Dans le cadre d’un remaniement gouvernemental toujours non approuvé par le président tunisien, Qais Saied, le Premier ministre, Hichem Mechici, a limogé cinq ministres, risquant d’aggraver la crise en cours.
Cette décision a été annoncée par la présidence du gouvernement de Tunis le lundi au moment où onze autres ministres, précédemment nommés par Mechichi et approuvés par le Parlement attendent de prêter serment devant le président de la République.
Les cinq ministres démis de leurs fonctions sont affiliés au chef de l’Etat, Saied, et le premier ministre avait déjà tenté de les remplacer par le biais du remaniement, pas encore achevé,
Plus précisément, il s’agit du ministre de la Justice, Mohamed Boucetta, du ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines, Saloua Sghair, de la ministre des biens de l’État, Leila Jaffel, du ministre de l’Agriculture, des Ressources en eau et Pesca, AaKsa Bahri, et du ministre de Jeunesse, intégration sportive et professionnelle, Kamel Deguiche. Leurs fonctions, a-t-on précisé, étaient temporairement confiées à d’autres membres de l’exécutif.
ce que Mechichi a mis en œuvre le 15 février suggère que le premier ministre pourrait bientôt restructurer le gouvernement sans avoir recours au chef de l’Etat, évitant ce qui s’est passé ces dernières semaines.
, le Premier ministre peut former un gouvernement réduit et, dans ce cas, il suffit de convoquer un conseil ministériel ou de consulter la présidence.
Face à l’impasse, la présidence exécutive de Tunis s’est déclarée ouverte à toute solution qu’il puisse effectuer le remaniement proposé et accepté par le Parlement, afin que la nouvelle équipe puisse commencer sa mission le plus tôt possible. A cet égard, certaines sources ont rapporté que Mechichi est à la recherche d’une « voie constitutionnelle » qui permettra aux nouveaux ministres de s’acquitter de leurs fonctions. Compte tenu des problèmes économiques et sanitaires croissants auxquels la Tunisie est confrontée, dès le 1er février, le Premier ministre Mechichi a souligné que le pays ne pouvait plus tolérer un tel retard. Cela l’a amené à se tourner vers le tribunal administratif, demandant une décision sur le non-prêter serment du chef de l’Etat, ainsi qu’à consulter des experts pour comprendre s’il existe un moyen de démarrer les travaux du nouveau gouvernement sans passer par le serment.
Alors que Mechichi continue de bénéficier du soutien au Parlement de ses «alliés», dont l’Ennahda, Qalb Tounis et la coalition al-Karama, plusieurs voix de critiques sont adressées vers le président Saied. Celui-ci, en particulier, a été accusé d’être l’architecte d’une impasse qui ne nécessiterait qu’une dernière étape «constitutionnelle», alors qu’il aurait accusé des personnalités politiques sans preuves juridiques.
Un tableau similaire, flanqué d’une crise économique exacerbée par la pandémie de Covid-19, alimente, en même temps, le mécontentement de la population.