Les élections présidentielles en Égypte, prévues jusqu’à mardi, suscitent un intérêt national et international, avec des résultats officiels prévus pour le 18 décembre. Cependant, l’ombre persistante de la crise économique et du conflit à Gaza plane sur ce processus électoral, donnant une dimension complexe et délicate à cette période cruciale pour la nation égyptienne.
La crise économique qui sévit dans le pays a atteint des proportions graves, avec une inflation d’environ 40%, exacerbée par la dépréciation de la livre égyptienne, ayant perdu la moitié de sa valeur depuis mars. Cette situation a eu un impact direct sur la vie quotidienne des Égyptiens, laissant une grande partie de la population vivant au seuil de la pauvreté, voire en dessous, même avant cette crise économique actuelle.
Malgré ces difficultés, la répression de la dissidence au cours de la dernière décennie a éliminé toute opposition significative à Abdel Fattah el-Sissi. Sous son règne, des milliers de prisonniers politiques ont été emprisonnés, et bien qu’un comité présidentiel de grâces ait libéré environ 1 000 prisonniers au cours de l’année écoulée, des groupes de défense des droits estiment que le nombre d’arrestations a dépassé largement ce chiffre.
Abdel Fattah el-Sissi, un maréchal à la retraite de l’armée égyptienne, est arrivé au pouvoir en 2013 après avoir dirigé le renversement du président démocratiquement élu Mohamed Morsi. Malgré des réformes économiques entreprises depuis 2016, telles que la dévaluation de la monnaie et la réduction du nombre de fonctionnaires, la dette nationale a triplé, et des projets coûteux n’ont pas produit les avantages promis.
En l’absence d’adversaire clair, le président sortant est considéré comme le favori pour remporter les élections, malgré les difficultés économiques et les critiques croissantes.