La disparition de Yahya Sinwar, ancien dirigeant emblématique du Hamas et cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre 2023, laisse un vide au sein du mouvement islamiste. D’après l’armée israélienne, Sinwar a été tué dans un bâtiment où aucun otage ne se trouvait. Cette information, confirmée par des sources militaires, a mis fin à plusieurs mois de spéculations concernant sa localisation et son sort. Son identification a été effectuée grâce à des empreintes digitales et des dossiers dentaires.
La mort de Sinwar, 61 ans, également connu sous le nom d’Abou Ibrahim, ouvre la voie à plusieurs candidats potentiels pour prendre les rênes du Hamas. Certains analystes estiment que Khaled Meshaal, ancien président du Bureau politique du Hamas, vivant au Qatar, est un favori pour succéder à Sinwar. Les services de renseignement américains partagent cet avis, considérant Meshaal comme le choix le plus probable. Après la mort d’Ismaël Haniyeh dans une attaque en Iran, des sources proches du Hamas ont affirmé que Meshaal, connu pour avoir échappé à un attentat en Jordanie, pourrait reprendre la direction du mouvement.
Khalil al-Hayya, 64 ans, chef adjoint du Hamas à Gaza depuis 2017, est également pressenti comme un possible successeur. Sa position de leadership à l’intérieur de Gaza en fait un candidat influent.
Parmi les autres prétendants, Mohammed Deif, commandant des Brigades Izz al-Din al-Qassam, est un choix naturel. Ayant survécu à de nombreuses tentatives d’assassinat, son statut de figure légendaire et son rôle dans la stratégie militaire du Hamas renforcent sa candidature.
Marwan Issa, vice-commandant des Brigades, est un autre candidat sérieux. Surnommé « l’homme de l’ombre », il a joué un rôle majeur dans le développement des infrastructures militaires du Hamas, notamment la guerre des tunnels.
Mohammed Sinwar, frère cadet de Yahya Sinwar, est également un vétéran de la branche militaire et a dirigé plusieurs opérations majeures, dont la capture de Gilad Shalit. Sa succession représenterait une continuité à la fois familiale et stratégique.
D’autres figures comme Mahmoud al-Zahar, un des « faucons » historiques du Hamas, et Roohi Mushtaha, haut responsable du renseignement et proche allié de Sinwar, sont également considérées comme des successeurs possibles. Leur expertise, notamment dans les relations régionales et la sécurité, pourrait jouer un rôle déterminant.
Enfin, Mohammed Shabaneh, alias Abu Anas, stratège militaire respecté et responsable des tunnels dans la région de Rafah, pourrait également émerger comme un acteur clé dans l’avenir du Hamas.
La question de la succession reste donc ouverte, et elle dépendra de nombreux facteurs, notamment le soutien de puissances régionales comme l’Iran et le Qatar. Le prochain dirigeant, qu’il provienne de la branche politique ou militaire, aura un rôle crucial dans la future orientation du mouvement, entre la poursuite de la lutte armée et les éventuelles ouvertures diplomatiques.