Le 29 janvier 2025, Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accueilli le vice-Premier ministre russe Dmitri Patrouchev à Alger, dans un contexte mondial tendu. Cette rencontre s’inscrit dans un cadre marqué par la guerre en Ukraine et les sanctions économiques imposées à la Russie, des éléments qui influencent directement les relations internationales. Au cœur des discussions, plusieurs secteurs stratégiques ont été abordés, notamment l’énergie, l’industrie, l’agriculture, ainsi que les secteurs financiers et bancaires.
Au cours de la réunion, les deux pays ont abordé des sujets cruciaux pour l’avenir de leur partenariat, en particulier dans les domaines énergétiques et agricoles. Le secteur énergétique, essentiel pour les deux nations, pourrait se révéler stratégique pour l’Algérie en matière de diversification de ses exportations et de sécurisation de ses infrastructures énergétiques. Cependant, cette coopération doit aller au-delà de simples échanges commerciaux pour évoluer en un partenariat véritablement complémentaire, renforçant ainsi les dynamiques monopolistiques mondiales dans le secteur de l’énergie.
Le partenariat dans le secteur financier et bancaire a également été mis en avant, bien qu’il soit nécessaire de développer des mécanismes concrets pour en maximiser les retombées. Par ailleurs, une réunion de la Commission intergouvernementale mixte russo-algérienne de coopération commerciale, économique, scientifique et technique se tiendra dans le cadre de cette visite.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, où la Russie est de plus en plus isolée, l’Algérie pourrait se retrouver perçue comme un acteur aligné avec un régime autoritaire et une puissance en guerre. Cette dépendance croissante vis-à-vis de la Russie risquerait de nuire à l’image de l’Algérie sur la scène internationale, notamment ainsi ses possibilités de diversifier ses partenariats militaires et diplomatiques. Cela pourrait également limiter sa capacité à participer activement aux initiatives de sécurité multilatérales, qu’il s’agisse de l’ONU ou de l’Union africaine.
Le défi pour l’Algérie est donc de maintenir son indépendance tout en préservant ses relations avec la Russie. Le pays, qui a toujours cultivé une politique de non-alignement, doit éviter de se restreindre à un seul partenaire stratégique. La diversification des alliances, tant militaires que diplomatiques, est essentielle pour maintenir ses marges de manœuvre sur la scène internationale et pour éviter de se retrouver dépendant d’une seule puissance.
Dans un environnement régional marqué par l’instabilité, notamment en raison des crises au Sahel, en Libye et des tensions au Moyen-Orient, l’Algérie doit adopter une diplomatie de défense plus ouverte et flexible. En diversifiant ses alliances et en renforçant ses partenariats avec d’autres puissances mondiales comme les États-Unis, la France ou les acteurs régionaux tels que l’Union européenne, l’Algérie pourra non seulement renforcer sa sécurité nationale, mais aussi jouer un rôle central dans les discussions de paix et de sécurité dans la région.