Les organisations internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont lancé un appel pressant aux autorités algériennes pour exiger la libération immédiate de Mohamed Benhalima, un ancien soldat et activiste anti-corruption. Son cas suscite une vive inquiétude sur la scène internationale, mettant en lumière des questions liées à la liberté d’expression, à la répression politique et aux violations présumées des droits humains en Algérie.
Dans une lettre ouverte adressée au président algérien Abdelmadjid Tebboune, Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits ont insisté sur la nécessité pour l’Algérie de respecter les droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement. La lettre demande également une enquête indépendante et transparente sur les allégations de torture et de mauvais traitements dont Benhalima aurait été victime en détention.
Un communiqué publié sur le site d’Amnesty International détaille les préoccupations entourant la condamnation et l’emprisonnement de Benhalima. L’activiste avait fui en Espagne pour demander l’asile après avoir révélé des documents et témoignages dénonçant la corruption au sein de l’armée algérienne. Cependant, les autorités espagnoles l’ont expulsé de force le 24 mars 2022, malgré les avertissements des organisations de défense des droits humains quant aux risques qu’il encourait à son retour. Une fois en Algérie, il a été rapidement jugé et condamné à la prison à vie dans la prison militaire de Blida.
Depuis son incarcération, Benhalima a signalé à plusieurs reprises avoir subi des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, notamment des violences sexuelles, un isolement prolongé et de sévères passages à tabac. Selon Amnesty International, il a déposé au moins six plaintes auprès du système judiciaire algérien pour dénoncer ces abus, la plus récente datant du 8 décembre 2024. Cependant, aucune enquête n’a été ouverte par les autorités, ce qui suscite de graves préoccupations quant au respect du droit et des procédures judiciaires.
L’organisation de défense des droits humains a fermement condamné ces pratiques, affirmant que le traitement infligé à Benhalima par l’Algérie constitue une violation des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, auxquels le pays est pourtant signataire. L’absence d’enquête sur les accusations de torture renforce les craintes d’une répression systématique contre les voix dissidentes en Algérie.
L’appel d’Amnesty International pour la libération de Benhalima s’inscrit dans un contexte plus large de pression internationale exercée sur le gouvernement algérien concernant sa répression des activistes, journalistes et opposants politiques. Depuis plusieurs années, l’Algérie est accusée par les organisations de défense des droits humains d’étouffer la contestation à travers des arrestations arbitraires, des condamnations sévères et l’utilisation des tribunaux militaires pour faire taire ses détracteurs.
Le pays a régulièrement été critiqué pour son bilan en matière de droits humains, avec de nombreux activistes et figures de l’opposition faisant face à des poursuites judiciaires pour leurs opinions critiques. Le cas de Benhalima illustre les dangers auxquels sont confrontés ceux qui osent défier les autorités, en particulier dans les secteurs militaire et sécuritaire.
Cette affaire constitue un test majeur pour la politique algérienne en matière de droits humains et son respect des normes juridiques internationales. Si le gouvernement rejette fréquemment les critiques étrangères comme étant une ingérence dans ses affaires internes, une pression internationale persistante pourrait le contraindre à reconsidérer sa position.
Le sort de Mohamed Benhalima restera probablement un enjeu clé pour les défenseurs des droits humains à travers le monde, servant de baromètre pour évaluer la volonté de l’Algérie de respecter les libertés fondamentales et l’État de droit.