Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a récemment affirmé que la liberté de culte en Algérie est « garantie » par la Constitution et les législations nationales, lors d’une conférence sur le thème de « la liberté religieuse, protection et garanties ». Cependant, ces déclarations semblent déconnectées de la réalité vécue par de nombreuses minorités religieuses en Algérie, où la pratique de leur foi se heurte à des restrictions et à une surveillance étroite. Si le ministre met en avant l’engagement de l’État à protéger les lieux de culte et les cimetières des non-musulmans, la situation sur le terrain montre que la liberté religieuse reste un droit largement théorique et rarement exercé sans obstacles.
Les paroles de Belmehdi sur l’engagement de l’Algérie à accompagner les responsables et cadres des églises, et la condamnation des violations des droits du peuple palestinien, peuvent paraître comme un souhait sincère de promouvoir la tolérance, mais elles manquent de traduction concrète. L’histoire de l’Algérie, marquée par la lutte contre le colonialisme et l’oppression, semble être utilisée ici comme un instrument de légitimation, mais cela ne doit pas masquer la nécessité de véritables réformes internes pour garantir la liberté de culte et les droits humains de façon cohérente et systématique.
Le ministre, en dénonçant les échecs de la communauté internationale face aux souffrances palestiniennes, pourrait aussi se demander si son propre gouvernement est prêt à reconnaître et à corriger ses propres manquements en matière de droits et de libertés religieuses. L’Algérie doit s’assurer que ses actions, au-delà des discours, témoignent d’un réel engagement envers la diversité religieuse et la protection des droits de tous ses citoyens, sans exception ni distinction.