Les services de police d’Oran ont intercepté, en fin de semaine, près de 14.000 comprimés d’ecstasy, une drogue de synthèse classée parmi les psychotropes les plus dangereux, en arrêtant deux individus affiliés à un réseau criminel bien structuré. L’opération, saluée par les autorités locales, a été déclenchée grâce à des informations obtenues sur le terrain par la brigade de police judiciaire. Pourtant, au-delà de l’arrestation de deux exécutants, cette affaire met surtout en lumière l’enracinement profond du trafic de drogues dures dans les zones urbaines, et l’inefficacité criante des politiques de prévention et de répression.
Selon les détails fournis par la Sûreté de wilaya, les suspects ont été localisés et arrêtés après une phase de surveillance, avec à la clé la saisie de 13.950 comprimés d’ecstasy et de trois véhicules utilisés dans la logistique du trafic. Une procédure judiciaire a été ouverte, les individus ont été placés en détention provisoire pour des chefs d’accusation lourds, allant de trafic de drogues dures à contrebande organisée et blanchiment d’argent.
Mais ce que cette opération révèle en creux, c’est surtout l’ampleur et la banalisation de ces réseaux qui prospèrent dans l’ombre, souvent avec la complicité silencieuse de structures locales ou de zones grises du pouvoir. Pendant que l’on exhibe des saisies comme des trophées, les trafiquants, eux, s’adaptent, se réorganisent, et continuent à inonder les quartiers populaires de substances destructrices.
À force de se contenter de réponses ponctuelles et spectaculaires, sans s’attaquer aux véritables racines économiques, sociales et sécuritaires de cette économie parallèle, l’État semble avoir perdu le contrôle d’un phénomène qui ronge la jeunesse et alimente une économie souterraine toujours plus puissante.
