Le football libyen traverse une crise profonde marquée par des résultats catastrophiques, tant au niveau des clubs que des équipes nationales, et par une absence quasi totale de compétitions continentales. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs structurels et contextuels.
L’équipe nationale libyenne, surnommée les « Chevaliers de la Méditerranée », a échoué à se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Ce revers prolonge une série noire entamée depuis 2013, avec sept éliminations consécutives. L’équipe a terminé dernière du groupe D lors des éliminatoires, avec seulement 5 points, subissant même une défaite administrative contre le Nigeria à la suite d’incidents logistiques.
Les sélections des jeunes n’ont pas fait mieux : les équipes U17 et U20 ont quitté les qualifications pour leurs CAN respectives sans remporter un seul match. Leurs performances ont été marquées par des défaites cuisantes, notamment un 7-1 encaissé face à l’Égypte par les U17.
Sur la scène continentale, les clubs libyens ont été éliminés dès les premiers tours des compétitions africaines. Le club Al-Nasr, champion national, a quitté prématurément la Ligue des champions face à Al-Merreikh (Soudan), tandis qu’Al-Ahly Benghazi a été battu par Al-Hilal (Soudan). En Coupe de la Confédération, Al-Ahly Tripoli et Al-Hilal Benghazi ont également échoué à progresser au-delà des premiers tours.
Selon Magdy Shuaib, ancien membre de l’Union libyenne de football, l’instabilité sécuritaire et sociale depuis plus d’une décennie est au cœur de cette régression. Les équipes et clubs libyens sont contraints de jouer leurs matchs à domicile sur des terrains neutres, en Tunisie ou en Égypte, ce qui affecte leur compétitivité.
De plus, le championnat national souffre d’un manque criant de professionnalisme. Le retard dans le démarrage des saisons et l’absence de planification claire perturbent les clubs, qui ne peuvent pas se préparer efficacement pour les compétitions continentales.
Fathi Jebal, entraîneur du club Al-Sweihli, souligne le rôle central de ces problèmes organisationnels : « Le championnat libyen est le seul au monde à ne pas encore avoir démarré. Ce flou pèse sur la performance des clubs et des joueurs. »
Malgré ce tableau sombre, Shuaib reste optimiste quant à une possible amélioration. Le retour progressif de la stabilité en Libye et la construction de nouveaux stades à Benghazi et Al-Bayda pourraient aider à relancer le football national.
Pour espérer un redressement, la Libye doit réorganiser son championnat, renforcer ses infrastructures et offrir des conditions favorables à ses clubs et équipes. L’objectif immédiat reste une qualification pour la Coupe du Monde 2026, où l’équipe occupe actuellement la deuxième place de son groupe.
