Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’accord national (GNA) de Tripoli, Fathi Bashagha, est arrivé au Caire le mercredi 4 novembre pour s’entretenir avec son homologue égyptien. Il s’agit de la première visite dans la capitale égyptienne d’un haut responsable de l’ouest de la Libye depuis le début de l’offensive du commandant libyen Khalifa Haftar à Tripoli le 4 avril 2019. Le gouvernement du Caire est l’un des principaux partisans de l’homme fort de Tobrouk.
« Les pourparlers se concentreront sur des questions d’intérêt commun telles que le renforcement de la coopération en matière de sécurité et la combinaison des efforts pour faire face à la menace du terrorisme et du crime organisé de manière à préserver la sécurité nationale des deux pays », a déclaré Bachaga dans une note avant la réunion. Des sources locales ont souligné que le responsable libyen discutera également du démantèlement des milices armées et de la possibilité d’intégrer leurs membres dans les agences de sécurité libyennes.
Bachaga est récemment apparu comme une figure éminente du gouvernement de Tripoli et a présidé plusieurs réunions avec des diplomates occidentaux, se présentant comme un négociateur capable de sortir la Libye du conflit dans lequel elle est piégée depuis des années. La visite au Caire, qui est la première depuis l’entrée en fonction du responsable libyen en octobre 2018, fait suite à un accord de cessez-le-feu permanent signé entre les deux factions rivales du pays nord-africain lors des pourparlers du Comité militaire conjoint 5 + 5 promu par les Nations Unies à Genève le 23 octobre. Le Comité est composé de cinq représentants de l’Armée nationale libyenne (ANL) et de cinq membres du gouvernement de Tripoli, également connu sous le nom de gouvernement d’accord national (GNA). C’est l’un des résultats de la soi-disant conférence de Berlin, la réunion du 19 janvier au cours de laquelle divers acteurs internationaux ont discuté des pistes à suivre pour résoudre le conflit et la crise en Libye. L’objectif principal était précisément de parvenir à un cessez-le-feu permanent et de retirer tous les combattants non libyens du pays d’Afrique du Nord.
Entre le 2 et le 3 novembre, il s’est tenu à Ghadamès, Il s’agit notamment de la formation d’un sous-comité militaire chargé de surveiller le retour des forces armées dans leurs bases et le retrait des groupes étrangers et des mercenaires des soi-disant «lignes de contact». Des milliers de militants russes, syriens, soudanais et tchadiens ont été envoyés dans ce pays d’Afrique du Nord par des partisans des deux factions libyennes.
La prochaine réunion décisive pour l’avenir de la Libye aura lieu le 9 novembre à Tunis, où une date pour des élections anticipées sera également fixée. Il y a 75 délégués qui participeront à cette réunion et qui travailleront, selon l’envoyé spécial, à esquisser une feuille de route sur le destin du pays. Le but ultime du Forum de Tunis sera de mettre fin à la situation de grave instabilité qui caractérise la Libye depuis le 15 février 2011, date du début de la révolution et de la guerre civile.