Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a créé la surprise ce jeudi en déclarant devant le Parlement turc son intention de se rendre à Gaza, , un territoire qu’il n’a pas foulé depuis plus de 15 ans. Cette annonce, faite en pleine session parlementaire, marque une tournure décisive dans la dynamique complexe de la politique palestinienne.
Cette initiative de Mahmoud Abbas, sur fond de tensions intenses entre Gaza et Israël, est bien plus qu’une simple visite. C’est un message clair de réaffirmation d’autorité sur un territoire gouverné par le Hamas depuis 2006, une organisation avec laquelle le Fatah d’Abbas entretient des relations tumultueuses. En déclarant « J’ai pris la décision de me rendre à Gaza, même si cela doit me coûter la vie », Abbas non seulement dramatise son engagement, mais cherche également à rallier la sympathie et le soutien des Palestiniens en se posant en figure de résilience face à l’adversité.
Le choix de faire cette annonce depuis Ankara n’est pas anodin. Le soutien explicite du président turc, Recep Tayyip Erdogan, renforce la position d’Abbas sur la scène diplomatique et offre potentiellement un nouvel axe d’influence dans les négociations de paix. En insistant sur l’unité du territoire palestinien, affirmant que « Gaza est notre terre » et rejetant fermement toute division, Abbas vise à cimenter son image de leader unificateur, capable de transcender les divisions internes pour affronter l’ennemi commun.
Si cette visite se concrétise, elle pourrait bouleverser les relations intra-palestiniennes et remodeler la dynamique du conflit avec Israël. Elle s’apparente à un coup de poker politique, mêlant défi et réconciliation dans un contexte de violence et de bouleversements régionaux. Abbas semble ainsi vouloir inscrire son nom dans l’histoire en tant que chef d’État déterminé à ne pas laisser Gaza se dissocier du reste de la Palestine, malgré les nombreuses embûches sur son chemin.