Le président syrien par intérim, Ahmed al-Sharaa, a récemment lancé un dialogue national à Damas, marquant une étape cruciale dans le processus de transition politique en Syrie après près de 14 ans de conflit. Dans ce contexte de reconstruction post-Bachar al-Assad, al-Sharaa a souligné la nécessité d’unir les Syriens pour panser les blessures du passé et bâtir un avenir démocratique. Ce rassemblement, réunissant environ 600 participants, vise à aborder des questions clés telles que la justice transitionnelle, l’élaboration d’une nouvelle constitution et la réforme des institutions.
Cependant, l’initiative suscite du scepticisme, notamment parmi les minorités syriennes, qui doutent de la capacité des nouveaux dirigeants à assurer une gouvernance véritablement inclusive. Des critiques se sont élevées concernant la précipitation de l’organisation de la conférence et le manque de préparation, tandis que les Kurdes ont exprimé le besoin d’une réelle représentation dans ce processus. Al-Sharaa a promis de former un comité de justice transitionnelle pour traiter les crimes commis durant le conflit, tout en réaffirmant l’importance d’un monopole étatique sur les armes.
Dans un contexte parallèle, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exigé la démilitarisation complète du sud de la Syrie, déclarant qu’Israël ne tolérerait aucune menace contre sa sécurité. Ses commentaires pourraient exacerber les tensions entre Israël et le nouveau leadership syrien, surtout après la chute d’Assad. Netanyahu a affirmé que les forces israéliennes resteraient indéfiniment à l’intérieur du territoire syrien occupé, une décision qui remet en question l’avenir d’une Syrie unifiée et souveraine.
Al-Sharaa a tenté de rassurer Israël, affirmant qu’il ne désirait pas de conflit et qu’il respecterait les accords de désengagement. Cependant, il a également appelé Israël à se retirer de la zone tampon occupée. Cette dynamique complexe souligne la fragilité du processus de transition politique en Syrie, alors que les nouvelles autorités tentent de naviguer entre les attentes internes et les pressions externes.
La communauté internationale observe cette situation avec attention, se demandant si la Syrie est prête pour une véritable transition démocratique, ou si ce dialogue ne sera qu’un autre chapitre de promesses non tenues. Les résultats des discussions et leur mise en œuvre seront cruciaux pour l’avenir de la Syrie et le sort de ses habitants dans les mois et années à venir.