La NASA ne s’intéresse pas uniquement à la planète rouge. Si elle a la ferme intention d’établir une colonie sur Mars, elle ne se désintéresse pas pour autant des autres objets célestes présents dans notre système.
Le meilleur exemple reste sans doute celui de la mission New Horizons, qui nous a énormément appris sur les objets situés aux confins du système solaire. Une mission qui nous a notamment permis de découvrir l’existence d’un drôle d’astéroïde composé de deux sphères : Ultima Thulé.
Découvert le 26 juin 2014 grâce à Hubble, ce dernier a reçu la visite quelques années plus tard de la sonde New Horizons et il est alors devenu l’objet le plus lointain étudié par notre espèce.
Ultima Thulé, un surnom controversé
À l’époque, le corps était désigné par l’appellation 2014 MU 69, mais il a finalement été baptisé « Ultima Thulé » le 13 mars 2018.
Ce surnom lui a été donné d’après le mythe de Thulé. À l’origine, le terme désignait une île découverte par un explorateur grec du nom de Pythéas, une île que ce dernier avait présentée comme la dernière de l’archipel britannique. C’est cette notion de distance et d’ultime étape qui a poussé la NASA à baptiser l’astéroïde de cette manière.
Mais voilà, le problème c’est que le mythe de Thulé a également été repris au XXe siècle par l’extrême droite allemande. Il était utilisé pour désigner l’endroit supposé d’où étaient censés provenir les Aryens. Un mythe sur lequel a été construit le parti nazi d’Hitler.
Inutile de le préciser, mais ce choix a valu d’âpres critiques à la NASA, et l’agence a donc finalement décidé de faire marche arrière et de trouver un nouveau nom de baptême pour l’astéroïde.
Oubliez Ultima Thulé, saluez Arrokoth
Après bien des réflexions, la NASA a donc choisi de renommer 2014 MU 69 en Arrokoth, un nom qui provient cette fois de la tribu amérindienne Powhatan.
Pourquoi un tel nom ? Tout simplement parce que ce mot désigne à la base une source d’inspiration nourrie par la contemplation du ciel et du questionnement sur les étoiles et les mondes. C’est du moins ce qu’a indiqué Alan Stern, le principal responsable de la mission New Horizons.
D’ailleurs, la NASA n’a pas pris la décision de manière unilatérale. Elle a en effet contacté les aînés de la tribu pour leur demander leur accord. Ils ont accepté la proposition de l’agence. Cette dernière a également tenu à préciser au micro de l’AFP qu’Ultima Thulé n’était qu’un surnom officieux.