Actuellement, les scientifiques appréhendent l’Univers selon le principe cosmologique. Selon ce modèle, l’univers est fondamentalement uniforme et homogène aux très grandes échelles. Pourtant, en 2014, une équipe d’astronomes avait découvert des trous noirs supermassifs situés à des milliards d’années-lumière d’écart qui sont alignés les uns avec les autres.
D’autres recherches distinctes ont montré une forme de synchronisation entre les galaxies très éloignées.
Dans une étude plus récente, une équipe de chercheurs a rapporté que des galaxies distantes de plusieurs millions d’années-lumière semblent être reliées. Les experts ont constaté des similitudes entre les mouvements de ces galaxies lointaines. Elles semblent reliées par un réseau invisible de structures intergalactiques massives les obligeant à se déplacer de manière synchronisée.
Les résultats de l’étude ont été publiés, en octobre dernier, dans The Astrophysical Journal. Ils pourraient bouleverser le modèle actuel qui prévoit la structure des galaxies à petite échelle.
Un rapport avec les structures à grande échelle
La nouvelle étude a été menée par Hyeop Lee de l’Institut coréen des sciences astronomiques et spatiales. Aidé par ses collèges, il a étudié 445 galaxies situées à moins de 400 millions d’années-lumière de la Terre. Ils ont remarqué que les galaxies lointaines suivent un mouvement synchronisé dans la direction opposée à celle de l’aiguille d’une montre.
« La cohérence observée doit avoir un rapport avec les structures à grande échelle, car il est impossible que les galaxies séparées par six mégaparsecs [environ 20 millions d’années-lumière] interagissent directement les unes avec les autres », a souligné Lee.
Les chercheurs font référence à l’existence des structures sombres et mystérieuses, essentiellement constituées d’hydrogène et de matière noire, dans le cosmos.
La nécessité d’acquérir de données supplémentaires
Oliver Müller, astronome à l’Université de Strasbourg en France, a noté, dans une étude réalisée en 2018, que cette découverte « suggère que quelque chose ne va pas avec les simulations cosmologiques standard ».
Néanmoins, avant de chambouler le modèle actuel, les scientifiques estiment qu’il est nécessaire d’acquérir plus de données. « C’est en fait la raison pour laquelle tout le monde étudie en permanence ces structures à grande échelle », a expliqué Noam Libeskind, cosmologue à l’Institut d’astrophysique de Leibniz (AIP). « C’est une façon de sonder et de contraindre les lois de la gravité et la nature de la matière, de la matière noire, de l’énergie noire et de l’Univers ».