Le général Saïd Chanegriha, véritable homme fort de l’Algérie, a ordonné à l’armée de se tenir prête à intervenir à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières pour protéger la sécurité nationale. Cette déclaration a été faite lors d’une visite à une base aérienne située près des frontières occidentales du pays, longue d’environ 1 500 kilomètres avec le Maroc. Sur place, Chanegriha a supervisé des manœuvres impliquant des chasseurs et des hélicoptères, exhortant les pilotes et les forces spéciales à être prêts pour toute mission, « à l’intérieur de nos frontières ou, si nécessaire, au-delà. »
Cependant, une question cruciale se pose : l’armée algérienne est-elle réellement prête pour une éventuelle confrontation avec le Maroc ?
Malgré sa taille imposante et ses équipements modernes, l’armée algérienne peine à sécuriser ses frontières avec le Mali, une zone peu peuplée et sans relief complexe. Les incidents répétitifs avec des groupes terroristes montrent un manque flagrant de préparation. Pire encore, certains rapports évoquent des situations humiliantes pour les soldats algériens, victimes d’embuscades ou de pièges tendus par des groupes armés. Cela soulève des doutes sérieux sur la capacité de l’armée à gérer un conflit de plus grande ampleur, notamment face à un adversaire comme le Maroc, qui dispose d’une armée professionnelle et bien structurée.
Sur le plan politique, l’Algérie reste sous le joug d’une « République des généraux », où le véritable pouvoir repose sur l’appareil militaire. Ce système autoritaire, incarné par Chanegriha et ses pairs, est perçu comme un frein à la transition démocratique. Tant que l’armée restera fidèle à cette élite militaire, toute tentative de changement politique sera étouffée.
L’expérience mondiale montre que les régimes militaires ne tombent que lorsque leurs forces armées se divisent ou refusent de soutenir le statu quo. En Algérie, l’absence de dissension au sein de l’armée prolonge le règne des généraux, condamnant le pays à un immobilisme politique et à une instabilité chronique.
Dans ce contexte, un conflit avec le Maroc apparaît non seulement improbable, mais également suicidaire pour le régime algérien. La fragilité opérationnelle de l’armée, combinée à une crise politique interne, rend toute aventure militaire hasardeuse. Au lieu de se concentrer sur des provocations extérieures, le régime serait mieux inspiré de résoudre les problèmes internes et d’entamer des réformes profondes pour répondre aux aspirations du peuple algérien.