Les prix du pétrole brut ont bondi de 5 % ce jeudi après des déclarations du président américain concernant une possible attaque israélienne contre l’industrie pétrolière iranienne. Cette escalade des tensions entre Washington, Téhéran et Tel Aviv a provoqué une hausse marquée des prix sur les marchés, illustrant la volatilité des matières premières dans un contexte de crise géopolitique.
L’Iran, septième producteur mondial de pétrole, exporte près de la moitié de sa production, principalement vers la Chine. Toute attaque contre ses infrastructures pétrolières aurait des répercussions immédiates sur l’offre mondiale. En conséquence, les investisseurs anticipent des perturbations qui pourraient avoir des effets significatifs sur la stabilité de l’approvisionnement global, contribuant à cette flambée des prix. Depuis les récentes attaques de missiles iraniens contre Israël, le prix du baril de Brent a atteint 77 dollars, enregistrant une augmentation totale de 10 % en quelques jours.
L’un des principaux facteurs de préoccupation réside dans le possible blocage du détroit d’Ormuz, un passage stratégique pour le commerce mondial de l’énergie. Ce détroit voit transiter environ un tiers des pétroliers mondiaux et 20 % des expéditions de gaz naturel liquéfié (GNL). Toute perturbation dans cette voie maritime clé pourrait exacerber la crise énergétique mondiale et entraîner une flambée supplémentaire des prix du pétrole.
Dans ce climat de tensions croissantes, l’Arabie saoudite, leader de facto de l’OPEP, a exprimé son inquiétude quant à une éventuelle baisse des prix du pétrole si les autres membres de l’OPEP+ ne respectaient pas leurs quotas de production. Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a averti que si les quotas n’étaient pas respectés, le prix du baril pourrait tomber à 50 dollars. Cette déclaration est perçue comme une menace à peine voilée, évoquant la possibilité d’une nouvelle guerre des prix si les tricheurs ne se conforment pas aux accords de production.
L’Arabie saoudite impose des restrictions d’approvisionnement strictes depuis plus d’un an, ayant réduit sa production de 9 millions de barils par jour. Cependant, certains pays, tels que l’Irak et le Kazakhstan, ont dépassé leurs quotas, ce qui a freiné la croissance des prix. Lors d’une conférence récente, le prince Abdulaziz a directement pointé du doigt ces deux nations, rappelant leur responsabilité dans l’accord OPEP+.
Le marché observe attentivement l’évolution des relations au sein de l’OPEP+. Si les quotas continuent d’être violés, l’Arabie saoudite pourrait abandonner son objectif officieux de maintenir le prix du baril à 100 dollars et chercher à regagner des parts de marché, comme elle l’avait fait au début de la pandémie en 2020 lors de sa guerre des prix avec la Russie.
La hausse de 5 % des prix du pétrole souligne une fois de plus à quel point le marché de l’énergie reste sensible aux conflits géopolitiques. Avec la menace d’une intervention militaire contre l’Iran et l’incertitude entourant le respect des quotas de production de l’OPEP+, les perspectives pour le marché pétrolier mondial demeurent instables. Les tensions actuelles pourraient entraîner une fluctuation encore plus importante des prix dans les semaines à venir, avec des répercussions directes sur l’économie mondiale.