Mercredi 11 juin 2025 — Dès l’ouverture de la séance européenne, les prix du pétrole ont repris des couleurs, portés par un climat mondial marqué par des tensions géopolitiques persistantes et une demande énergétique toujours soutenue.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) s’est ainsi hissé à 64,11 dollars, enregistrant une progression par rapport à la clôture de la veille à 63,86 dollars. Dans le même temps, le Brent de la mer du Nord a suivi cette tendance positive, atteignant 66,49 dollars contre 66,24 dollars lors de la précédente séance. Selon le rapport ILNA de Reuters, le Brent a même atteint 66,96 dollars en début de séance, reflétant une légère hausse proche de son plus haut niveau en sept semaines.
Cette dynamique haussière reflète une nervosité palpable sur les marchés énergétiques, où les opérateurs restent vigilants face à une conjoncture mondiale instable. Les tensions géopolitiques, notamment dans plusieurs régions productrices clés, alimentent les craintes de ruptures d’approvisionnement, renforçant l’appréciation du brut. Parallèlement, la demande énergétique mondiale ne faiblit pas, soutenue par une reprise économique progressive dans diverses régions.
L’accord de principe récemment conclu entre les États-Unis et la Chine, deux des plus grands consommateurs mondiaux de pétrole, apporte un souffle d’optimisme aux marchés. Après deux jours de discussions intensives à Londres, les deux pays ont convenu d’un cadre visant à rétablir la trêve commerciale et à lever certaines restrictions sur l’exportation de minéraux chinois. Cet accord pourrait réduire les risques liés aux tensions commerciales et stabiliser la demande mondiale, même si des incertitudes subsistent quant à son impact final sur la croissance économique, comme le souligne Tamás Varga, analyste chez PVM.
Du côté de l’offre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) poursuivent leur plan d’assouplissement progressif des restrictions de production. En juillet, la production devrait augmenter de 411 000 barils par jour. Certains analystes mettent toutefois en garde contre un excès d’offre qui pourrait peser sur les prix à moyen terme, malgré une demande intérieure croissante, notamment en Arabie saoudite.
Les marchés restent également attentifs aux stocks américains de pétrole brut. Selon les dernières données de l’American Petroleum Institute (API), les réserves ont diminué de 370 000 barils la semaine dernière, et les analystes s’attendent à une baisse similaire dans le prochain rapport officiel de l’Energy Information Administration (EIA), susceptible d’influencer à court terme la tendance des prix.
Toutefois, cette hausse reste fragile et s’inscrit dans un contexte de forte volatilité. La prudence demeure donc de mise, les opérateurs anticipant des fluctuations potentielles en fonction des évolutions géopolitiques et économiques mondiales.