Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, âgé de 71 ans, a été réélu vendredi soir à la tête de l’État suite à un vote du Parlement, consécutif aux récentes élections législatives. Le juge Raymond Zondo, qui présidait la séance.
Le juge Raymond Zondo, présidant la séance, a proclamé : « Je déclare l’honorable Cyril Ramaphosa dûment élu président. »
Ramaphosa a obtenu 283 voix contre 44 pour Julius Malema, leader du parti radical de gauche EFF, sur un total de 400 députés. Les élections législatives de mai ont marqué un tournant historique pour l’Afrique du Sud, mettant fin à trente ans d’hégémonie du Congrès national africain (ANC). Pour la première fois, le parti de Nelson Mandela a perdu sa majorité absolue au Parlement.
Le futur gouvernement sera centré autour de l’ANC, qui conserve 159 députés, l’Alliance démocratique (DA) avec 87 sièges, et le parti nationaliste zoulou Inkhata (IFP) avec 17 sièges. La DA a annoncé un accord de gouvernement avec l’ANC, visant à garantir la stabilité et la bonne gouvernance.
John Steenhuisen, leader de la DA, a qualifié ce gouvernement multi-partis de « meilleure opportunité » pour le pays. Ramaphosa, réélu, a mené des négociations serrées tout en se montrant détendu, plaisantant avec la presse lors d’une réunion cruciale de l’exécutif de l’ANC.
L’investiture de Ramaphosa est prévue pour mercredi à Pretoria. Cependant, la gauche de l’ANC se montre réticente à une alliance avec la DA, perçue comme le parti des Blancs. L’Inkhata a justifié sa participation en soulignant le besoin de stabilité pour répondre aux défis du pays, notamment le chômage élevé et les coupures de courant fréquentes.
Ramaphosa avait appelé tous les partis à former un « gouvernement d’union nationale », rappelant l’union post-apartheid entre Nelson Mandela et Frederik de Klerk. Le parti MK de l’ancien président Jacob Zuma a refusé toute discussion avec l’ANC, tandis que les EFF de Julius Malema, prônant des politiques radicales, ont également refusé de rejoindre le gouvernement de coalition, dénonçant une alliance entre ANC et DA.
Ce nouveau gouvernement, centré autour du « centre rationnel » du paysage politique, vise à stabiliser le pays et à améliorer la gouvernance, marquant ainsi un nouveau chapitre pour l’Afrique du Sud.