Des milliers de jeunes Kényans ont manifesté à travers le pays contre le projet de budget du gouvernement, qui inclut des propositions de nouvelles taxes, lors d’une mobilisation nationale baptisée « Occupy Parliament ». Déclenché par le hashtag #RejectFinanceBill2024, ce mouvement a pris racine sur les réseaux sociaux, indépendamment de toute affiliation politique.
Les manifestants ont exprimé leur opposition à des mesures telles qu’une TVA de 16% sur le pain et une taxe annuelle de 2,5% sur les véhicules particuliers, conçues pour financer le budget 2024-25. Bien que le gouvernement ait annoncé le retrait de la plupart de ces propositions suite aux critiques, les protestataires exigent leur abandon total.
Jeudi, les manifestations ont eu lieu à Mombasa, Kisumu, Eldoret, Nanyuki, Nakuru, Nyeri, Kisii et Nairobi, où des milliers de personnes se sont rassemblées malgré des affrontements sporadiques avec les forces de l’ordre. Les tensions ont conduit à des arrestations et des blessures, avec au moins 135 personnes arrêtées et 200 blessés signalés à Nairobi, selon Amnesty International Kenya.
Les jeunes manifestants, brandissant des smartphones pour documenter l’événement en direct sur les réseaux sociaux, ont défié les gaz lacrymogènes et les canons à eau de la police avec des chants et des danses. Pour beaucoup, cette protestation représente une critique directe du gouvernement, accusé de mépriser les préoccupations de la population.
Les débats sur le budget se poursuivent au Parlement, avec un vote final prévu pour le 27 juin. Le gouvernement soutient que ces nouvelles taxes sont nécessaires pour stabiliser une économie nationale déjà lourdement endettée, malgré les inquiétudes concernant l’impact sur le coût de la vie, déjà touché par l’inflation croissante.
Cette mobilisation reflète un mécontentement généralisé parmi la jeunesse kényane, qui voit dans ces taxes une nouvelle pression financière injuste et insupportable.