L’ancien président bolivien Evo Morales a récemment été la cible d’une attaque armée, selon ses propres déclarations. Dimanche dernier, son véhicule a été criblé par une quinzaine de balles, blessant son chauffeur. Morales accuse des « agents de l’État » d’avoir orchestré cette tentative d’assassinat, précisant que l’attaque, menée par des hommes encagoulés, visait sa vie alors qu’il se rendait à une émission de radio à Cochabamba, son bastion politique.
En réaction à cet incident, le président en exercice, Luis Arce, a condamné l’attaque avec fermeté et a ordonné une enquête « immédiate et approfondie » pour éclaircir les circonstances de cet événement. Cependant, certains membres du gouvernement, y compris le vice-ministre de la Sécurité, n’ont pas écarté la possibilité d’un « auto-attentat ». Cette hypothèse est vivement contestée par les partisans de Morales, qui la considèrent comme une tentative d’intimidation orchestrée par les autorités pour affaiblir leur mouvement et dissuader Morales de se présenter aux élections présidentielles de 2025.
Les partisans de Morales, déjà mobilisés pour protester contre une disqualification judiciaire visant leur leader, ont bloqué les principales routes du pays, exigeant le respect de ses droits politiques. Ces manifestations ont donné lieu à des affrontements violents, entraînant de nombreux blessés et des dizaines d’arrestations. Morales continue d’accuser le gouvernement d’Arce de mener une campagne de « persécution judiciaire » à son encontre, notamment à travers des enquêtes pour des accusations graves, y compris des allégations de viol et de traite de personnes.
Dans ce climat de tensions croissantes, plusieurs pays voisins, tels que la Colombie et le Venezuela, ont exprimé leur solidarité avec Morales, considérant cet incident comme une violation de ses droits et une menace pour la démocratie en Bolivie. Cette solidarité régionale souligne les alliances politiques qui existent au sein de l’Amérique latine, où des pays à tendance socialiste ou progressiste se dressent souvent contre des gouvernements conservateurs, tel que celui de Luis Arce.
En revanche, le gouvernement bolivien a condamné ces manifestations de soutien, les percevant comme une menace à la stabilité régionale. Le ministère bolivien de la Sécurité a même évoqué la possibilité que l’attaque ait été orchestrée par Morales lui-même, suggérant qu’il pourrait s’agir d’une manœuvre pour susciter de la sympathie ou détourner l’attention des accusations qui pèsent contre lui.
Cette hypothèse pourrait être interprétée comme une tentative de discréditer Morales, exacerbant les tensions politiques et remettant en question sa crédibilité. Alors que la crise actuelle amplifie les fractures politiques internes, l’avenir politique de Morales reste incertain, en raison des accusations qui pèsent sur lui et de la volonté manifeste de ses partisans de lutter pour sa réhabilitation en vue des élections présidentielles de 2025.