Le gouvernement américain a annoncé, le 19 novembre 2024, la reconnaissance officielle d’Edmundo Gonzalez Urrutia comme « président élu » du Venezuela, un geste qui exacerbe encore les tensions avec le régime de Nicolas Maduro. Cette décision survient dans un contexte politique tumultueux, alors que les États-Unis ont rejeté la victoire de Maduro lors des élections du 28 juillet, qu’ils jugent entachées de fraude.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a salué le « désir de changement » exprimé par le peuple vénézuélien et a affirmé que la reconnaissance de Gonzalez Urrutia marquait un respect de la volonté des électeurs. Ce dernier, qui réside actuellement en Espagne après avoir fui le pays, s’est réjoui de cette reconnaissance, la qualifiant de victoire pour le peuple vénézuélien.
La réaction de Caracas ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères, Yvan Gil, a qualifié cette démarche de « ridicule » et a comparé Gonzalez Urrutia à un « Guaido 2.0 », en référence à l’opposant Juan Guaido, qui s’était autoproclamé président en 2019 avec le soutien des États-Unis. Le gouvernement vénézuélien a dénoncé ce qu’il considère comme une ingérence dans ses affaires internes et a accusé Washington de vouloir renverser la « démocratie vénézuélienne ».
Depuis la réélection controversée de Maduro, les États-Unis ont intensifié leur pression sur le gouvernement vénézuélien. En 2019, Washington avait soutenu Guaido comme président par intérim, mais ce dernier n’a jamais réussi à déstabiliser le régime de Maduro. Ce soutien à Gonzalez Urrutia, bien qu’il ait été plus modéré, souligne l’implication continue des États-Unis dans les affaires internes du Venezuela, malgré la fin imminente de l’administration Biden.
La reconnaissance de Gonzalez Urrutia intervient alors que le pays se trouve en pleine transition politique, avec l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison-Blanche après la victoire électorale de novembre 2024. Trump, qui avait adopté une ligne dure contre le Venezuela lors de son premier mandat, a déjà nommé un partisan de la politique de pression maximale, le sénateur Marco Rubio, comme futur secrétaire d’État.
La reconnaissance de Gonzalez Urrutia par Washington s’ajoute à la longue série de démarches diplomatiques visant à isoler Maduro sur la scène internationale, alors même que la situation politique et économique au Venezuela reste marquée par des tensions internes et une profonde crise humanitaire.