Le 15 juillet 2025, la Commission européenne a annoncé une avancée majeure dans la protection numérique des mineurs avec le lancement d’un programme innovant de vérification de l’âge sur les réseaux sociaux. Appuyée par la récente « loi sur les services numériques », cette initiative vise à garantir un accès sécurisé aux contenus en ligne, notamment ceux réservés aux adultes, tout en préservant la confidentialité des utilisateurs.
Cinq pays – la France, l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Danemark – ont été choisis pour piloter ce dispositif, qui prendra la forme d’une application spécifique permettant de vérifier si un utilisateur est majeur sans révéler d’autres données personnelles. La vice-présidente de la Commission, Hannah Virkkunen, a indiqué que ce système, prévu pour un déploiement progressif jusqu’à fin 2026, deviendra un pilier du futur système d’identification numérique européen.
Le prototype développé garantit un haut niveau de sécurité : aucune organisation ne pourra suivre ou accéder à l’historique de navigation des utilisateurs. Il pourra s’intégrer aux applications nationales existantes ou fonctionner de manière autonome, en s’adaptant aux spécificités culturelles et légales propres à chaque État membre. Ce programme s’inscrit dans un cadre plus large de protection des mineurs, incluant des mesures contre le cyberharcèlement, la cyberdépendance, et l’exposition à des contenus inappropriés.
Parmi les mesures préconisées figurent notamment la possibilité pour les mineurs de bloquer ou désactiver des contacts, l’interdiction de leur ajout à des groupes sans consentement, ainsi que la configuration automatique des comptes mineurs en mode privé afin de limiter les interactions avec des inconnus. Les plateformes seront également incitées à ne pas recommander aux adolescents des contenus signalés comme « non désirables » et à empêcher la diffusion involontaire de leurs images.
Cette démarche répond à une inquiétude croissante face aux insuffisances des systèmes actuels de contrôle de l’âge, qui font l’objet d’enquêtes de la Commission sur des géants comme Meta et TikTok. Malgré certaines divergences réglementaires entre l’Union européenne et les États-Unis, la protection des jeunes en ligne fait consensus, a souligné Hannah Virkkunen.
Du côté des autorités nationales, Pasquale Stanzione, président de l’Autorité italienne de protection des données personnelles, a insisté sur la nécessité d’un équilibre entre contrôle d’accès et respect de la vie privée, afin d’éviter que les dispositifs ne contribuent à isoler socialement les jeunes utilisateurs.
Au-delà d’un simple outil technique, ce programme européen ambitionne ainsi de renforcer durablement la sécurité et le bien-être des mineurs dans un environnement numérique en constante évolution.