Paris, 15 juillet 2025 – C’est un François Bayrou grave et offensif qui s’est exprimé ce mardi pour présenter les grandes orientations budgétaires de 2026. Avec pour objectif affiché de réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies, le Premier ministre a déroulé un plan d’austérité sans précédent, balayant les tabous fiscaux et sociaux, dans ce qu’il a qualifié de « moment de vérité ».
« C’est la dernière station avant la falaise », a-t-il lancé en ouverture, illustrant l’urgence de la situation économique par une série de formules alarmantes, tandis que le slogan « Il est tard, mais il est encore temps » dominait la scène. Le message est clair : l’État doit stopper l’hémorragie budgétaire, quoi qu’il en coûte.
Dans l’un des volets les plus symboliques – et les plus polémiques – du plan, François Bayrou a proposé la suppression de deux jours fériés, citant explicitement le lundi de Pâques et le 8-Mai, au nom de la productivité économique. Il dénonce un mois de mai transformé en « gruyère de ponts ».
L’État s’engage à ne pas dépenser un euro de plus qu’en 2025, hors défense et dette. Cela inclut le gel de la masse salariale, avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
En parallèle, une « contribution de solidarité » sera instaurée pour les foyers les plus aisés. L’optimisation fiscale des patrimoines non productifs sera dans le viseur d’une future loi contre la fraude sociale et fiscale, attendue à l’automne.
Bayrou joue gros : en pariant sur une rigueur budgétaire inédite, il se heurte à un pays fracturé politiquement, et à un Parlement où les majorités sont incertaines. Il assume le risque de censure : « Il faut agir vite et fort, avec justesse et justice », martèle-t-il.
Mais à quel prix ? Si l’austérité répond à l’orthodoxie budgétaire européenne, ses conséquences sociales s’annoncent sensibles. Les débats à venir, à l’automne, s’annoncent explosifs.