Le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal a présenté sa démission mardi 15 juillet, confirmant ainsi les rumeurs relayées depuis plusieurs jours sur son remplacement au sein du gouvernement. L’annonce intervient dans un contexte de remaniement stratégique de l’exécutif à Kyiv.
Dans un message publié sur Telegram, Denys Shmyhal a partagé une photo de sa lettre de démission adressée au Parlement (Verkhovna Rada), accompagnée d’un sobre message de remerciement à ses collaborateurs :
« Merci à toute l’équipe pour votre travail inlassable au service de notre État », a-t-il écrit.
Nommé en mars 2020, Shmyhal a dirigé l’exécutif ukrainien pendant plus de cinq années, dont une grande partie sous le choc de l’invasion russe. Sa gestion a été marquée par les défis liés à la guerre, la reconstruction des infrastructures détruites et la coordination de l’aide occidentale.
Selon des sources proches de la présidence, Yulia Svyrydenko, actuelle première vice-première ministre et ministre de l’Économie, a été approchée par Zelensky pour prendre la tête du gouvernement. Elle deviendrait la première femme à occuper ce poste en Ukraine, à un moment crucial pour le pays. Sa nomination devra cependant être validée par le Parlement dans les prochains jours.
Zelensky a justifié ce changement par la nécessité d’ouvrir un nouveau cycle exécutif, estimant que l’Ukraine doit adapter sa gouvernance aux défis structurels de la guerre, de la relance économique et des futures réformes institutionnelles.
La presse ukrainienne évoque une probable reconversion de Shmyhal au ministère de la Défense, dans un souci de continuité stratégique. Cette nomination permettrait de renforcer la coordination entre le pouvoir exécutif et le commandement militaire. L’actuel ministre de la Défense, Roustem Oumierov, pourrait être nommé ambassadeur à Washington, un poste-clé alors que le soutien militaire américain reste vital pour Kyiv.
Ce remaniement s’inscrit dans une volonté claire de stabiliser les institutions, de rassurer les bailleurs de fonds internationaux et de préparer le pays à une phase nouvelle, à la fois diplomatique et militaire. Zelensky cherche à redynamiser son gouvernement après plus de deux ans de guerre, à l’heure où les lignes de front stagnent et où les incertitudes sur le soutien des partenaires occidentaux se multiplient.
La nomination d’une économiste réformatrice à la tête du gouvernement vise aussi à renforcer la capacité de l’Ukraine à absorber les investissements internationaux, à conduire des réformes structurelles et à mieux gérer la reconstruction, enjeu capital pour les années à venir.
La Verkhovna Rada devra entériner dans les prochains jours l’ensemble des nominations proposées par le président. La coalition majoritaire, dominée par le parti Serviteur du Peuple, devrait faciliter cette transition sans obstruction majeure.