Des Égyptiens protestent contre le chef de l’État al-Sissi dans plusieurs villes
Le chef de l’État égyptien dit qu’il considère la sécurité et la stabilité comme des caractéristiques de son règne. Cependant, le mécontentement augmente au sein de la population en raison de la hausse des prix et les mauvaises conditions de vie
Des manifestations de protestation ont eu lieu dans certaines régions égyptiennes pour exiger le départ du président Abdel Fattah El-Sissi, malgré l’état d’alerte sécuritaire qui a précédé les appels à la sortie des manifestations.
Des sources locales ont déclaré que nombreux forces de sécurité égyptiennes avaient attaqué des manifestants dans plusieurs villes tels Al-Kodaya, Al-Maamoura, et l’Alexandrie et tiré des balles réelles et du gaz pour mettre fin aux rassemblements. Qui ont scandé «Al-Sissi, vas-t-on» et «on ne veux pas de toi».
Les services de sécurité ont anticipé les manifestations en lançant une campagne d’arrestations qui comprenait des personnalités politiques, dont le penseur politique de gauche Amin al-Mahdi, et un certain nombre d’activistes, en particulier dans la ville orientale de Suez.
Les médias pro-régime ont lancé une vive attaque contre les appels à manifester, les considérants comme faisant partie d’un complot extérieur visant à renverser l’État.
Les médias égyptiens ont lancé des contre-hashtags appelant le président égyptien à rester au pouvoir, en réponse aux «hashtags» de l’opposition l’appelant à partir.
.Les manifestations ont été déclenchées par l’homme d’affaires en exil Mohamed Ali, qui accuse l’armée et le chef de l’Etat de corruption et appelle à son renversement. Vendredi matin, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il a appelé les Égyptiens à descendre dans la rue.
Le président al-Sissi a fermement rejeté les allégations de corruption. « Ce sont des mensonges dont le but est de briser la volonté des Égyptiens et de leur faire perdre tout espoir et confiance en eux », a-t-il critiqué il y a une semaine lors d’un congrès de jeunes au Caire. Il a mis en garde les jeunes là-bas contre les dangers possibles d’exprimer des opinions critiques à l’égard du gouvernement.
Les manifestations critiquant le gouvernement sont extrêmement rares en Égypte vus le risque d’arrestations. Les protestations et les critiques sont en grande partie réprimées sous le général al-Sissi, qui dirige le pays depuis 2013 et a renversé le président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi. Des milliers d’islamistes, d’opposants au gouvernement, de blogueurs et de militants ont été emprisonnés ces dernières années et certains ont été condamnés.