En Tunisie, le principal parti d’opposition, Ennahda, a rejeté la dissolution du parlement annoncée par le président, Kais Saied, le 31 mars. Le parti a annoncé son intention de boycotter tout référendum qui serait organisé par le chef de l’Etat, l’accusant de vouloir restructurer unilatéralement le système politique du pays.
La position du parti islamiste Ennahda a été exprimée par le leader, Rached Ghannouchi, lors d’une interview citée par Reuters. Ghannouchi a expliqué que son parti ne participerait à un référendum qu’après que Saied eut organisé des consultations nationales sur les réformes politiques. « La décision de dissoudre le Parlement aggrave la crise politique et constitue une menace pour la situation économique. Ça détruira les institutions », a tonné Ghannouchi, qualifiant de « théâtre » la promesse de Saied d’un référendum sur une nouvelle constitution. « Nous ne participerons pas à une pièce sans contenu démocratique et nous nous attendons à ce que de nombreux [autres] partis la boycottent également », a conclu Ghannouchi.
La crise politique interne s’est aggravée le 30 mars, après que Saied a annoncé la dissolution du parlement . Cette décision est intervenue à la suite d’une session plénière parlementaire en ligne, organisée sans respecter les « mesures exceptionnelles » décrétées par le président en juillet dernier. Saied a dénoncé la session virtuelle, la qualifiant d' »illégale et illégitime », et accusé les députés présents de menacer la sécurité du pays, ainsi que de semer une plus grande division sociale. Le président tunisien a également menacé de poursuivre les organisateurs, annonçant ainsi la dissolution du parlement.