Le 26 juin dernier, le tribunal pénal de Frenda, relevant de la cour de justice de Tiaret, a prononcé une lourde condamnation contre un promoteur en cavale à l’étranger, le condamnant à cinq années de réclusion et à payer 200 000 dinars à chacun des 20 souscripteurs LPA de Takhemaret. Cette sentence, accompagnée d’un mandat d’arrêt international, illustre l’ampleur de la fraude.
Selon l’acte d’accusation basé sur l’article 372 du code pénal, ce promoteur s’est rendu coupable d’escroquerie. Les 20 souscripteurs du programme «LPA 2011» n’ont reçu aucun document en échange de leur premier versement et n’ont vu aucun progrès du projet. Chargé de réaliser 80 logements dans quatre communes (Oued-Lilli, Mechraa-Sfa, Takhemaret et Aïn-Hedid), ce promoteur a totalement manqué à ses engagements et montré un mépris total pour ses responsabilités. Le taux d’avancement dérisoire des chantiers aurait dû empêcher tout financement institutionnel, selon les victimes. Même le wali actuel n’a pu que constater les dégâts en recevant les protestataires dans son bureau.
La condamnation du tribunal de Frenda concernant les 20 logements LPA de Takhemaret pourrait bien ouvrir la porte à d’autres dossiers similaires. Dans le cas des 20 logements LPA à Mechraa-Sfa, le rapport accablant d’un expert témoigne de la gravité de la situation. Le bilan désastreux du programme LPA 2011 a nui à l’ensemble de la formule dans la wilaya. De plus, les bâtiments laissés à l’abandon sont victimes de vandalisme et de pillages systématiques, mettant en péril les structures en béton.
Il est impératif que les pouvoirs publics, s’ils ne l’ont pas déjà fait, lancent une enquête pour établir les responsabilités et les complicités éventuelles, et surtout pour restaurer les droits des citoyens trompés et méprisés. En toile de fond, la question de nombreux autres programmes et chantiers stagnants comme une malédiction à Tiaret reste en suspens.