Paris, 15 juillet 2025 – La Fédération française de gymnastique (FFG) a annoncé la suspension à titre conservatoire de Gina Chirilcenco, ancienne entraîneuse de Kaylia Nemour au club d’Avoine-Beaumont (Indre-et-Loire). Cette décision, rendue publique le 15 juillet 2025, fait suite aux révélations choc de la championne olympique algérienne, publiées dans L’Équipe, dénonçant des pratiques abusives et un climat toxique au sein du club. Ces accusations, qui ont déclenché une enquête judiciaire, jettent une lumière crue sur les dérives potentielles dans le monde de la gymnastique française.
Dans un entretien poignant, Kaylia Nemour, 18 ans, a décrit un environnement oppressant au club d’Avoine-Beaumont, marqué par des années de maltraitance psychologique. La jeune gymnaste évoque des pressions incessantes, des humiliations publiques et un climat de peur permanent. « Ce n’était jamais assez bien », confie-t-elle, décrivant une emprise psychologique qui étouffait les athlètes. « On était tous sous contrôle, sans pouvoir respirer », ajoute-t-elle, soulignant l’impact délétère de ces pratiques sur les gymnastes, souvent très jeunes.
Face à la gravité de ces allégations, la FFG a réagi promptement en suspendant Gina Chirilcenco de ses fonctions au sein de l’équipe de France juniors. Dans un communiqué, la Fédération exprime sa « profonde tristesse » et son « émotion » face aux témoignages, tout en réaffirmant son engagement à garantir un environnement sécurisé pour ses licenciés. Elle insiste également sur la présomption d’innocence de l’entraîneuse, dans l’attente des conclusions de l’enquête judiciaire en cours.
Kaylia Nemour, ancienne prodige de la gymnastique française, a quitté le club d’Avoine-Beaumont en mai 2023 après un différend avec la FFG. Ce conflit, centré sur la gestion de ses blessures et son lieu d’entraînement, l’a poussée à représenter l’Algérie, son pays d’origine, aux compétitions internationales.
Les tensions entre Nemour et la FFG ne datent pas d’aujourd’hui. En 2022, la Fédération avait tenté d’imposer un retour à Avoine-Beaumont après une période d’entraînement à l’INSEP, une décision perçue comme punitive par la gymnaste et son entourage.