Un puits découvert près de la ville d’Ostrov, en République tchèque, est peut-être la plus ancienne structure en bois qui ait été conservée. Le résultat d’une étude a révélé que le chêne qui servait à le fabriquer a été coupé il y a environ 7 275 ans. En plus, les marques des outils en pierre polie utilisés pour le façonner sont toujours visibles.
Il a été extrait du sol en 2018, lors de la construction d’une autoroute.
Le puits était rempli de terre qu’il a fallu l’extraire soigneusement. Il forme un carré de 80 cm et mesure 140 cm de haut. Il se prolonge sous le niveau du sol jusque dans la nappe phréatique. Il y avait quatre poteaux en bois à chaque coin, ainsi que des planches plates déposées entre eux.
La datation dendrochronologique est basée sur les cernes des arbres, tandis que celle au radiocarbone se réfère aux isotopes radioactifs du carbone.
Des estimations précises des dates d’abattage des arbres
« Nos découvertes sont basées sur des analyses dendrochronologiques. Les arbres ont été abattus dans les années 5255 et 5256 av. J.-C.. Les anneaux sur les troncs nous permettent de donner une estimation précise de la date d’abattage des arbres », a expliqué l’archéologue Jaroslav Peška du Centre archéologique d’Olomouc, en République tchèque.
Selon les analyses, les arbres qui fournissaient les planches sur les côtés du puits ont été abattus il y a environ 7 275 ans. Les chercheurs pensent que la construction a également eu lieu à cette époque.
Les poteaux ont été abattus un peu plus tôt, l’un il y a 7 278, et l’autre neuf ans avant cela. Les scientifiques en ont déduit qu’ils ont déjà été utilisés avant d’être déposés à l’intérieur du puits.
Par ailleurs, l’une des planches latérales est plus jeune. Abattue entre 7 261 et 7 244 ans, elle aurait pu servir à réparer le puits.
Un travail remarquable réalisé avec des outils primitifs
« Ce puits porte les marques des techniques de construction utilisées à l’âge du bronze, du fer et même à l’époque romaine. Nous savons, à présent, que les premiers agriculteurs, qui n’avaient que des outils en pierre, en os, en cornes et en bois, étaient capables de traiter la surface des troncs abattus avec une telle précision », a déclaré M. Peška.
Il convient de noter que d’autres archéologues ont déjà trouvé plus de quarante puits du même type et de la même époque, en Europe. Cependant, ils n’ont pas été datés par dendrochronologie et les résultats ne sont pas totalement fiables. Pour l’heure, cette découverte est scientifiquement reconnue comme étant la plus ancienne.