Le candidat à la présidence tunisienne, Karoui, fait l’objet de poursuites pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.
Un juge a ordonné, vendredi, l’arrestation du candidat à la présidence tunisienne, Nabil Karoui, accusé de corruption, a annoncé une radio locale, quelques semaines à peine avant que les électeurs se rendent aux urnes.
Karoui et son frère sont poursuivis pour fraude fiscale et blanchiment d’argent. Il est interdit aux deux de voyager et leurs biens ont été gelés.
La chaîne de télévision Nessma, appartenant à Karoui, a déclaré qu’il avait été arrêté alors qu’il se rendait en Tunisie.
« La police a arrêté Karoui alors que nous revenions de la ville de Beja en Tunisie », a déclaré Osama Khelifi, conseiller politique de Karoui.
Karoui, un nabab des médias, avait montré dans certains sondages de juin qu’il est en tête de la course électorale pour remplacer l’ancien président Béji Caïd Essebsi, décédé le mois dernier.
Même dans ce cas, les accusations de corruption ne sont pas les seuls obstacles dans la campagne de Karoui.
Une loi votée en juin interdisait la nomination de ceux qui recevaient une publicité politique injuste, ainsi que celle de candidats propriétaires d’un organisme de bienfaisance.
La loi visait à empêcher que des avantages injustes et le financement étranger n’affectent le vote.
Karoui a été accusé de jouer la carte de son œuvre caritative plus que médiatisée par l’intermédiaire de son organisation à but non lucratif, l’association Khalil Tounes, et de se promouvoir sur sa propre chaîne de télévision, Nessma, où il a annoncé sa candidature en mai.
Bien que l’amendement ait été approuvé par le Parlement, il n’est pas clair s’il sera appliqué car il n’a pas été signé par Essebsi avant sa mort le 25 juillet.
Une déclaration du bureau de Karoui à l’époque condamnait la mesure comme « un signe dangereux du retour de la dictature et du retrait du processus électoral ».
En dépit de son importance, Karoui s’est présenté comme un candidat extérieur, citant son manque d’expérience du gouvernement, dans une interview accordée au journal britannique The Times en juin.
Début août, 26 candidats, dont deux femmes, ont été admis à l’élection présidentielle anticipée du 15 septembre. Le premier président tunisien démocratiquement élu, Beji Caid Essebsi, est décédé le 25 juillet, cinq mois avant l’expiration de son mandat. Les élections présidentielles ont ensuite été avancées. Outre Karoui, le Premier ministre Youssef Chahed, l’ancien président tunisien Moncef Marzouki et le théologien islamique Abdelfattah Mourou sont candidats au plus haut poste de l’État.
Par ailleurs, Le chef du gouvernement Youssef Chahed a déclaré que l’arrestation de Nabil Karoui, en ce moment a perturbé le climat politique et électoral.
En ajoutant que la date de l’interpellation de ce dernier confirme que la justice tunisienne est indépendante et travaille en se basant sur des dossiers et non en référence à des personnes.