Des analystes politiques estiment que la menace de démission du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, si la France n’impose pas une « escalade progressive » contre notre pays en crise, révèle la « faiblesse » du président Emmanuel Macron face à son ministre.
Dans une interview accordée au journal Le Parisien, Retailleau a affirmé avoir remis aux autorités militaires de notre pays une liste de 60 migrants qu’il qualifie de « dangereux », avertissant : « Si l’Algérie ne reprend pas ses ressortissants classés comme dangereux, nous entamerons une riposte progressive. »
Ce qui apparaît comme une manœuvre politique visant à faire pression sur Emmanuel Macron s’est traduit par une surenchère du ministre de l’Intérieur, qui a affirmé ne pas être en poste pour préserver son titre, mais pour « protéger les Français ».
Cette escalade contraste avec la position antérieure de Macron, qui avait prôné un dialogue « ferme mais respectueux » avec les généraux au pouvoir, dans une tentative d’éviter une confrontation directe avec l’Algérie, pays lié à la France par une histoire ancienne.
Par ailleurs, plusieurs analystes politiques considèrent que cette menace survient à un moment délicat pour le président français, qui a exprimé sa préférence pour un dialogue structuré avec les dirigeants algériens plutôt que pour une confrontation ouverte.
Dans ce contexte, Pierre Vermeren, politologue à l’Institut Montaigne, estime que la menace de démission de Retailleau illustre clairement la faiblesse de Macron face à son ministre de l’Intérieur, qui semble vouloir imposer une ligne plus dure vis-à-vis de l’Algérie. Retailleau considère en effet que la position du gouvernement de Abdelmadjid Tebboune sur la question des expulsions manque de réactivité, malgré la coopération affichée par Alger sur ce dossier ces dernières années.
