La machine répressive militaire continue de violer les droits des citoyens vulnérables, cette fois-ci par le biais de la démolition anarchique d’un quartier dans la wilaya de Tipaza. Cette tragédie, qui se répète dans d’autres wilayas, met une fois de plus en lumière l’absence totale d’une stratégie nationale sérieuse garantissant aux citoyens le droit à un logement décent et à la stabilité. Elle révèle également une politique de favoritisme et de corruption où seuls ceux qui veulent obtenir leur droit au logement fourni par l’État – souvent des familles aisées liées par des liens de parenté ou d’influence aux généraux et à leur entourage – en bénéficient. Parmi les bénéficiaires, on trouve même des femmes exerçant la prostitution, qui transforment leurs nouveaux logements en maisons closes, qu’elles soient autorisées ou non.
À l’aube d’une phase sombre qui se profile à l’horizon, les observateurs de la scène locale et les analystes politiques ont affirmé que « ce qui se passe aujourd’hui n’est qu’un nouvel épisode d’une longue série de négligences systématiques des revendications d’un peuple lésé. L’État militaire, préoccupé par ses propres intérêts, l’accumulation de ses richesses et le renforcement de son pouvoir, abandonne les catégories fragiles répandues à travers l’Algérie à la merci des spéculateurs immobiliers ». Ces analystes et chercheurs ont ajouté qu’« il n’est plus surprenant de voir les bulldozers de l’État intervenir soudainement pour démolir des habitations sans le moindre respect de la loi ou des droits des résidents ».
Plus étrange encore, cette démolition ne s’inscrit pas dans le cadre d’une expropriation pour l’intérêt public, mais vise à servir les intérêts d’une « entité inconnue liée aux généraux », qui n’est en réalité que « les bras financiers et influents qui dirigent le pays en coulisses (généraux et responsables militaires), exploitant le pouvoir pour multiplier leurs fortunes à travers une spéculation immobilière vorace ».
