Au pays de Mickey, nous, en tant que citoyens, avons toujours revendiqué – et continuons à le faire – une véritable État civil, dirigé par un gouvernement élu et un président légitime choisi librement et en toute conviction par le peuple. Ce sont nos revendications bien avant même l’apparition du Hirak populaire en 2019. Nos exigences sont claires : un État civil, démocratique, gouverné par la jeunesse de la nation, et non un régime militaire contrôlé par une poignée de vieux généraux grabataires, enfants des harkis, dont la date de péremption est largement dépassée et qui vivent les prolongations de leur existence en semant la corruption et la destruction en Algérie.
Le cancer militaire s’est métastasé dans tous les domaines du pays, imposant sa mainmise sur tous les rouages de l’État. Son virus toxique contamine chaque secteur : ministres, cadres, directeurs et même les petits fonctionnaires sont soit issus de l’armée, soit ont un passé militaire. Une poignée de militaires gouverne l’Algérie depuis l’aube de l’indépendance. On les retrouve partout : dans le sport, l’éducation, la médecine, l’agriculture… Dans chaque domaine en Algérie, on sent la puanteur du museau des généraux.
Pire encore, nos enfants, dès la rentrée scolaire, sont contraints de faire la file devant un officier de la Gendarmerie nationale et ses agents, écoutant un discours politique empli de haine, leur martelant que l’Algérie est ciblée de toutes parts, en guerre permanente, en état d’urgence. Ce conditionnement insuffle aux enfants innocents une tension permanente, nourrie de négativité, d’hostilité, et d’un esprit de revanche et de violence. Oui, l’enfant, cet être pur, censé vivre dans l’innocence, le jeu et la joie comme partout ailleurs dans le monde, est chez nous en Algérie chargé dès son plus jeune âge de haine, de paranoïa et de prédisposition au conflit. Cela donne naissance à une génération de délinquants et de désespérés, méfiants envers tout et tous, antisociaux, vivant comme des voleurs ou des mercenaires, volants, violents, pratiquant les pires déviances, et prêts à tuer dès qu’ils ont peur — parce qu’ils ont été programmés ainsi, dès leur enfance, par la bande de généraux, dans l’ombre du pouvoir.
