Les prix du pétrole ont enregistré une légère hausse lors des échanges de ce vendredi 14 mars 2025, portés par l’incertitude croissante autour d’une résolution rapide du conflit en Ukraine. Le brut Brent a grimpé de 46 cents (+0,7 %) à 70,34 dollars le baril, après un recul de 1,5 % jeudi. Le West Texas Intermediate (WTI) américain a suivi la même tendance, en hausse de 48 cents (+0,7 %) à 67,3 dollars, effaçant partiellement sa perte de 1,7 % de la veille.
Cette remontée s’inscrit dans un climat d’incertitude géopolitique. Jeudi, Vladimir Poutine a donné un aval prudent à une proposition de trêve de 30 jours avancée par les États-Unis, mais ses demandes de garanties supplémentaires laissent entrevoir un conflit prolongé. « Le manque d’enthousiasme de Moscou fragilise les espoirs d’une désescalade rapide », observe Tony Sycamore, analyste chez IG. Tant qu’un accord solide entre la Russie et l’Ukraine ne se concrétise pas, les sanctions américaines perdurent, pesant sur les perspectives d’approvisionnement.
À cela s’ajoutent des tensions commerciales ravivées par Donald Trump, qui a menacé jeudi d’imposer une taxe de 200 dollars sur les vins, cognacs et spiritueux européens. Cette annonce a alimenté les craintes d’une récession mondiale, contribuant à la chute des cours pétroliers en milieu de semaine. En parallèle, de nouvelles sanctions américaines contre l’industrie pétrolière iranienne, dévoilées jeudi par le Trésor, ont soutenu le rebond des prix. Visant notamment le ministre iranien du pétrole, ces mesures pourraient réduire l’offre de ce membre de l’OPEP, déjà sous pression. « L’Iran détourne ses revenus pétroliers pour des activités déstabilisatrices », a martelé Scott Bessent, secrétaire au Trésor.
Côté fondamentaux, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a jeté une ombre au tableau dans son rapport de jeudi. L’offre mondiale dépasse la demande de 600 000 barils par jour, tirée par une production américaine record et une consommation en berne. L’AIE a abaissé ses prévisions de croissance de la demande pour 2025 à 1,03 million de barils par jour (contre 1,1 million auparavant), évoquant un environnement macroéconomique fragilisé par les guerres commerciales.
Pourtant, les analystes relativisent ce pessimisme. Malgré une production OPEP en hausse de 154 000 barils par jour, les incertitudes sur les exportations russes et iraniennes maintiennent une pression haussière. « Les prévisions à court terme penchent vers la baisse, mais les risques géopolitiques pourraient bouleverser la donne », estiment les experts. Le marché reste ainsi suspendu à l’évolution des crises en cours.