La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a statué lundi que l’ancien président Jacob Zuma, âgé de 82 ans, est inéligible pour les élections générales à venir, en raison de sa condamnation à la prison en 2021. Cette décision intervient après qu’il a été condamné à quinze mois de prison pour outrage à la justice, suite à son refus répété de témoigner devant une commission d’enquête sur la corruption d’État pendant son mandat de neuf ans (2009-2018).
La juge Leona Theron a déclaré que Zuma « a été reconnu coupable d’une infraction et condamné à une peine d’emprisonnement de plus de 12 mois », ce qui l’empêche d’être élu membre de l’Assemblée nationale et de se présenter aux élections. La décision peut être contestée en appel devant la même juridiction.
Bien que Zuma ait passé seulement deux mois derrière les barreaux avant de bénéficier d’une libération conditionnelle pour des raisons de santé, cette saga judiciaire a eu un impact majeur sur le climat politique, en particulier à l’approche des élections les plus incertaines des dernières décennies en Afrique du Sud.
La Commission électorale avait d’abord exclu Zuma du scrutin fin mars, mais cette décision a été annulée en avril par un tribunal électoral. L’IEC a ensuite porté l’affaire devant la Cour constitutionnelle le mois dernier pour obtenir une décision définitive sur son éligibilité.
Les élections prévues pour le 29 mai verront plus de 27,5 millions de Sud-Africains voter pour leurs députés, qui éliront ensuite le prochain président. L’ANC, au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, risque de perdre sa majorité absolue pour la première fois et pourrait être contraint de former un gouvernement de coalition.
Jacob Zuma, qui était candidat à un siège de député et figurait en tête de liste d’un nouveau parti d’opposition appelé Umkhonto We Sizwe (MK, « Lance de la nation » en zoulou), se retrouve ainsi exclu de la course électorale.