Jameson Timba, leader de l’opposition zimbabwéenne, ainsi que plus de 70 jeunes militants, ont été arrêtés ce week-end lors d’une réunion privée, accusés de trouble à l’ordre public, selon son avocat.
Timba, à la tête de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) depuis la démission de Nelson Chamisa en janvier, a été interpellé avec son fils, a précisé son avocat, Agency Gumbo. « Ils sont accusés de trouble à l’ordre public et de participation à un rassemblement illégal. Ils comparaîtront demain (mardi) devant le tribunal. La police affirme qu’ils ont jeté des pierres et que leur réunion n’était pas autorisée », a ajouté l’avocat.
Le groupe a été arrêté dans une résidence privée à Avondale, un quartier de Harare, et est actuellement détenu dans deux commissariats de la capitale. Certaines des personnes arrêtées nécessitent des soins médicaux, a indiqué Gumbo sur X. La Zanu-PF, parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, est souvent accusée de réprimer l’opposition et les dissidents par des arrestations, des violences et des intimidations.
Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions croissantes. Après la réélection controversée du président Emmerson Mnangagwa en août dernier, l’opposition a rejeté les résultats électoraux, les qualifiant de manipulés. Le gouvernement est accusé d’utiliser le pouvoir judiciaire pour faire taire les critiques.
Le Zimbabwe est dirigé par la Zanu-PF depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1980. Initialement sous la férule de Robert Mugabe pendant 37 ans, le pays a vu Emmerson Mnangagwa prendre le pouvoir en 2017 après un coup d’État militaire. L’année dernière, après les élections présidentielles controversées du 23 août, marquées par de nombreuses irrégularités selon la CCC, Mnangagwa a remporté un second mandat avec 52,6 % des voix contre 44 % pour Nelson Chamisa. L’opposition a demandé un nouveau scrutin, dénonçant les intimidations et les violences commises par le régime.