Le 23 janvier 2025, une rencontre stratégique a eu lieu entre le ministre d’État algérien chargé de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, et une délégation de haut niveau omanaise, dirigée par l’ambassadeur du Sultanat d’Oman en Algérie, Saif Rashid Al-Badaai, ainsi que Saad Suhail Bahwan, acteur clé du groupe Suhail Bahwan Holding. L’objectif de cette réunion était de renforcer la coopération entre les deux pays dans des secteurs aussi cruciaux que l’énergie, les mines et les énergies renouvelables. Mais au-delà des intentions affichées et des projets sur le papier, il convient de se demander dans quelle mesure cette rencontre marque un tournant réel dans les relations économiques bilatérales.
L’extension de l’usine d’engrais à Arzew est évoquée comme un projet phare qui, selon les responsables, devrait symboliser cette collaboration fructueuse. Cependant, malgré l’enthousiasme entourant ces annonces, il reste à savoir si ces projets pourront réellement se concrétiser à une échelle à la hauteur des attentes des deux nations.
Loin d’être une simple formalité diplomatique, cette rencontre aurait dû être l’occasion de fournir des chiffres précis, des engagements clairs, et des échéances concrètes. Au lieu de cela, le discours reste flou, avec des propositions générales sur le renforcement des relations économiques et l’expansion de certains projets. Les détails manquent, et une telle absence de précisions soulève la question de savoir si ces engagements iront véritablement à des résultats tangibles.
Le ministre Arkab a souligné les réformes législatives récentes destinées à rendre l’Algérie plus attractive pour les investisseurs étrangers. Bien que ces réformes soient un élément clé du climat d’investissement, elles n’ont pas été abordées en profondeur dans cette rencontre. Aucune mention n’est faite des aspects techniques de ces changements ou de leur impact direct sur les investisseurs, qui sont en droit d’attendre plus qu’un simple cadre juridique plus favorable. Les entreprises étrangères souhaitent avant tout savoir dans quelle mesure ces réformes auront des effets concrets sur la fluidité administrative, la transparence des processus, ou encore sur la protection des investissements.
En effet, il serait judicieux de s’interroger sur la capacité de l’Algérie à offrir un environnement stable et attractif pour les investisseurs étrangers, un élément essentiel pour la pérennité de cette coopération. Les réformes doivent être jugées à leur efficacité réelle, et non seulement à leurs intentions affichées.
Il est indéniable que cette rencontre incarne une volonté politique de renforcer les liens économiques entre l’Algérie et Oman. Cependant, il existe un écart entre les ambitions affichées et la réalité des défis à relever. Les secteurs de l’énergie, des mines et des énergies renouvelables sont certes stratégiques pour les deux pays, mais la mise en œuvre de projets aussi complexes nécessitera des ressources considérables, une coordination impeccable, et une gestion efficace des ressources. À ce stade, les déclarations enthousiastes ne suffisent pas à dissiper les doutes sur la concrétisation de ces ambitions.
De plus, la rencontre aurait pu inclure des éléments de suivi clair, comme des objectifs chiffrés ou un calendrier de mise en œuvre, pour rendre la coopération plus tangible aux yeux des citoyens et des acteurs économiques.