Le Mexique a extradé 29 membres de cartels vers les États-Unis le jeudi 27 février 2025, dont Rafael Caro Quintero, l’un des fugitifs les plus recherchés par le FBI. Cette opération, la plus massive de ces dernières années, intervient à quelques jours de l’entrée en vigueur de tarifs douaniers de 25 % imposés par Donald Trump sur les importations mexicaines, prévue pour le 4 mars. Pour beaucoup, ce transfert ressemble à un geste de conciliation face aux pressions américaines. Voici les éléments clés à retenir.
Jeudi, 29 prisonniers, tous membres influents de cartels mexicains, ont été transférés depuis des prisons mexicaines vers les États-Unis. Partis d’un aéroport au nord de Mexico, ils ont été répartis dans huit villes américaines, selon les autorités mexicaines. Parmi eux figurent des figures historiques du narcotrafic ainsi que des acteurs plus récents liés à la crise du fentanyl aux États-Unis.
Le ministère américain de la Justice a confirmé leur mise en détention et a détaillé les charges qui pèsent contre eux : trafic de drogue, racket, meurtre, possession illégale d’armes à feu et blanchiment d’argent. Deux d’entre eux, dont Caro Quintero, doivent comparaître dès vendredi devant un tribunal fédéral à Brooklyn.
Pour Vanessa Rubio-Marquez, chercheuse à Chatham House, cette extradition est une réponse directe à la pression de Washington : « C’est une coopération sécuritaire sous contrainte économique. » La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a affirmé sa volonté de collaborer avec les États-Unis, tout en rejetant fermement toute intervention militaire américaine sur son sol.
Le gouvernement mexicain a présenté cette opération comme une preuve de « coordination bilatérale » et de « respect mutuel des souverainetés ». Cependant, pour de nombreux analystes, elle semble être une tentative de désamorcer une escalade avec Washington avant l’entrée en vigueur des sanctions commerciales.
