Le 3 mars 2025, un acte de violence choquant a frappé la ville de Mannheim, dans l’ouest de l’Allemagne, lorsqu’un automobiliste a délibérément percuté des piétons au cœur de la ville, causant la mort de deux personnes et blessant gravement une dizaine d’autres. L’incident s’est déroulé à 12h15, lorsqu’une voiture a foncé dans un groupe de personnes sur une place animée, là où se tenait une foire, avec des manèges et des stands de nourriture. La ville, qui venait tout juste de célébrer son carnaval, était particulièrement animée ce jour-là, ce qui a rendu l’attaque encore plus dévastatrice.
La police a rapidement réagi, arrêtant le suspect, un homme de 40 ans, mais les raisons exactes de son acte restent floues. Bien que la police exclue pour l’instant tout lien avec une motivation politique ou extrémiste, aucune information n’a été donnée sur le caractère intentionnel de l’incident. Selon Thomas Strobl, le ministre de l’Intérieur de l’État du Bade-Wurtemberg, l’attaque s’inscrit dans une série de crimes récents où des véhicules ont été utilisés comme des armes.
L’acte de violence s’est produit sur une place bondée, et plusieurs témoins ont décrit une scène de chaos indescriptible. Enes Yildiz, un jeune homme de 24 ans, a témoigné de l’horreur qu’il a vécue. Alors qu’il se trouvait dans son bureau à proximité, il a entendu un bruit extrêmement fort, qui l’a poussé à sortir dans la rue. Ce qu’il y a découvert l’a profondément choqué : des corps sans vie, des mares de sang, et des effets personnels éparpillés sur le sol, tels qu’une chaussure d’enfant, un sac et un blouson. « C’était un vrai désordre », a-t-il confié, indiquant que de nombreuses personnes étaient en état de choc, appelant à l’aide et la police.
Les autorités locales ont immédiatement bouclé la zone pour permettre aux enquêteurs de procéder à une collecte d’indices. Une voiture noire de marque Ford, aux dégâts visibles à l’avant, a été retrouvée sur place. Les forces de l’ordre ont précisé que, même si le suspect a été interpellé, la nature exacte de ses motivations reste à clarifier. Selon Thomas Strobl, bien qu’aucun indice suggérant un lien avec des idéologies extrémistes ou religieuses n’ait été trouvé, la possibilité que le mobile soit lié à un problème personnel de l’auteur n’est pas écartée.
Les enquêtes se poursuivent pour mieux comprendre l’enchaînement des événements et déterminer si cet acte a été prémédité ou s’il résulte d’un geste spontané de l’auteur.
Cet incident s’ajoute à une série d’attaques similaires qui ont frappé l’Allemagne ces derniers mois. En février 2025, un autre automobiliste à Munich avait percuté des manifestants, tuant deux personnes, dont une enfant de deux ans, et en décembre 2024, un médecin saoudien à Magdebourg avait lancé un puissant véhicule BMW contre la foule lors d’un marché de Noël, causant six morts et plus de 300 blessés. Ces événements ont alimenté une inquiétude grandissante concernant la sécurité publique et les attaques à la voiture-bélier, une méthode violente qui semble se multiplier dans le pays.
Ce genre d’actes de violence vient secouer une nation qui a déjà connu des attaques traumatisantes ces dernières années. À Mannheim, la ville avait déjà été marquée par un incident tragique en 2024, lorsqu’un policier a été tué lors d’une attaque au couteau. Le climat est d’autant plus tendu qu’un récent sondage a montré une montée en puissance du parti d’extrême droite AfD, qui prône un durcissement de la politique d’immigration et de sécurité.
Les autorités allemandes ont exprimé leur consternation face à ces nouvelles violences, soulignant la nécessité de renforcer la sécurité publique et de trouver des solutions pour prévenir de tels actes. Les membres du gouvernement, dont le chancelier Olaf Scholz, ont condamné l’attaque comme un « acte de violence insensé », tout en appelant à la solidarité et à la vigilance dans cette période de crise.
Les habitants de Mannheim et de nombreuses autres villes allemandes, ébranlés par cette violence, se demandent si les autorités pourront prévenir de telles tragédies à l’avenir, et si le pays est véritablement préparé à faire face à cette nouvelle forme de violence. La peur et l’incertitude qui en découlent soulignent l’ampleur de la crise de sécurité que traverse l’Allemagne aujourd’hui.