Des images de civils exécutés à bout portant et des vidéos macabres devenues virales alimentent une tragédie qui a fait plus de 1 000 morts dans l’ouest de la Syrie. Human Rights Watch (HRW) a lancé mardi un appel d’urgence, accablant le gouvernement dirigé par Ahmad al-Chareh de son incapacité à gérer une violence dévastatrice, la plus grave depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.
Les affrontements ont éclaté jeudi dans la région côtière de Lattaquié, opposant les partisans de l’ancien régime aux forces de sécurité du gouvernement intérimaire. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 1 093 civils ont été tués jusqu’à présent, dont 120 lundi dans les villes de Lattaquié et Tartous, où des exécutions sommaires ont été rapportées. HRW rapport des « centaines de morts », avec des images de familles entières effacées des cartes géographiques.
« Les exactions dont sont victimes les Syriens sont d’une ampleur sidérante », déclare Adam Coogle, directeur adjoint pour le Moyen-Orient de HRW. Il dénonce l’incapacité du gouvernement de Chareh à « protéger les civils et à punir les responsables », appelant à des poursuites immédiates contre les auteurs de ces atrocités. « Les nouvelles forces de sécurité, à savoir HTS et l’Armée nationale syrienne, doivent être tenues responsables », ajoute-t-il.
Chareh, ancien leader de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a annoncé la création d’une commission d’enquête et l’arrestation de deux combattants suite à la diffusion de vidéos choquantes. Pourtant, les massacres se poursuivent malgré l’annonce de la fin des opérations militaires. « Ce chaos met en évidence un pouvoir dépassé », affirme Joshua Landis, expert à l’Université d’Oklahoma, soulignant l’incapacité de Chareh à maîtriser les milices.
Face à cette impunité, HRW appelle à une intervention internationale, notamment de l’ONU. Cependant, la violence continue de se propager et la crédibilité du régime s’effrite, mettant en péril une transition déjà fragile et proche du gouffre.