Les prix du pétrole ont enregistré une hausse significative mardi après qu’une attaque de drone ukrainien a ciblé une station de pompage d’un oléoduc stratégique transportant du pétrole kazakh via la Russie. Cet incident a non seulement perturbé les flux d’exportation de brut, mais il a également ravivé les inquiétudes sur la stabilité des marchés énergétiques mondiaux.
Dès l’ouverture des marchés asiatiques, les cours du pétrole ont réagi à cette attaque. Le Brent, référence mondiale du brut, a progressé de 15 cents (0,2 %), atteignant 75,37 dollars le baril. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI), indice clé du marché américain, a enregistré une hausse de 67 cents, pour s’établir à 71,41 dollars le baril.
Cette augmentation est intervenue alors que les marchés américains étaient fermés la veille pour un jour férié, retardant la réaction des investisseurs. Une fois les transactions reprises, les préoccupations sur l’approvisionnement en pétrole kazakh ont entraîné une augmentation des prix, marquant une tendance haussière sur les marchés internationaux.
L’augmentation des prix s’explique principalement par les craintes d’une réduction de l’offre. Comme l’a souligné Yip Jun Rong, stratège du marché chez IG, « les attentes concernant l’offre ont été un facteur clé dans la récente volatilité des prix du pétrole. L’attaque d’un oléoduc d’exportation au Kazakhstan a accentué ces tensions et provoqué une remontée des prix. »
L’attaque a visé la station de pompage de Kropotkinskaya, située dans la région de Krasnodar, au sud de la Russie. Cette infrastructure appartient au Consortium du pipeline de la mer Caspienne (CPC), un réseau clé qui permet au pétrole kazakh d’atteindre les marchés mondiaux en passant par le port russe de Novorossiisk, sur la mer Noire.
Le CPC est un élément vital pour l’industrie pétrolière du Kazakhstan, car il transporte environ 1,4 million de barils par jour, soit près des deux tiers des exportations pétrolières du pays. L’attaque a donc eu un impact immédiat sur les expéditions de brut kazakh, perturbant les livraisons pour des géants pétroliers occidentaux comme Chevron et ExxonMobil, qui exploitent des gisements majeurs dans la région.
Malgré l’attaque, des sources proches du dossier ont indiqué que le calendrier de chargement du pétrole brut CPC Blend pour février ne serait pas modifié. Toutefois, la menace persistante sur les infrastructures énergétiques en Russie et en Ukraine continue d’alimenter l’incertitude sur les marchés.
Si la hausse des prix du pétrole a été immédiate, plusieurs analystes estiment qu’elle pourrait rester modérée à long terme. Les perspectives d’approvisionnement restent relativement stables grâce aux décisions récentes de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et alliés (OPEP+), qui inclut la Russie.