Les prix du pétrole ont connu une légère hausse vendredi, bien qu’ils aient enregistré une baisse sur l’ensemble de la semaine en raison des attentes des investisseurs d’une augmentation de l’offre de l’OPEP+. Le Brent, référence mondiale, a clôturé à 71,89 dollars le baril, en hausse de 38 cents (0,53 %), tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a progressé de 51 cents (0,75 %) pour atteindre 68,18 dollars le baril. Sur la semaine, le Brent a chuté de 3 % et le WTI d’environ 5 %.
Selon des informations du Financial Times, l’Arabie saoudite envisagerait d’abandonner son objectif de prix de 100 dollars le baril pour accroître sa production pétrolière. L’OPEP+, de son côté, prévoit d’augmenter son offre en décembre, malgré des discussions internes sur la stratégie à adopter. Alexander Novak, vice-Premier ministre russe, a confirmé jeudi dernier qu’aucune modification des réductions de production n’était à l’ordre du jour.
L’OPEP+ avait initialement prévu de commencer à lever la limite d’approvisionnement de 2,2 millions de barils par jour en octobre. Cependant, en raison de la baisse des prix observée fin août et début septembre, cette levée a été reportée à décembre 2024.
Dans son rapport mensuel de septembre, l’OPEP a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande de pétrole, créant un climat de pessimisme sur les marchés, comparable à celui de 2011. Cette révision entraîne des incertitudes et pousse certains opérateurs à réduire leurs engagements sur le marché.
L’abandon de l’objectif de prix de 100 dollars par l’Arabie saoudite marque un tournant stratégique. Ce choix pourrait entraîner des pertes à court terme mais viserait à regagner des parts de marché face à ses concurrents, tant au sein qu’à l’extérieur de l’OPEP+. Depuis plus d’un an, la production saoudienne est restée autour de 9 millions de barils par jour, un niveau qui a fait perdre des parts de marché au royaume.
D’autre part, la Banque centrale chinoise a abaissé ses taux d’intérêt vendredi et injecté des liquidités dans le système bancaire pour soutenir son objectif de croissance économique de 5 %. Toutefois, malgré ces mesures, les perspectives d’augmentation de l’offre de l’OPEP+ ont pesé sur les prix du pétrole, selon les analystes d’Aegis Hedging.
Par ailleurs, la situation en Libye pourrait également augmenter l’offre mondiale. Les factions rivales du pays ont convenu de mettre fin à leur conflit sur le contrôle de la banque centrale, ce qui devrait permettre à davantage de pétrole libyen de revenir sur le marché.
Aux États-Unis, les opérateurs pétroliers ont progressivement repris leurs activités dans le golfe du Mexique après le passage de la tempête tropicale Helen. Chevron a notamment relancé la production sur ses plateformes vendredi.
Dans le même temps, les données montrent une augmentation des dépenses de consommation aux États-Unis en août, signalant un renforcement de l’économie américaine au troisième trimestre. La Réserve fédérale, lors de sa réunion de ce mois-ci, a baissé son taux d’intérêt d’un demi-point de pourcentage et amorcé une politique d’assouplissement monétaire.
Enfin, Baker Hughes, entreprise de services énergétiques, a rapporté une baisse du nombre de plateformes de forage actives aux États-Unis, tombant à 587 unités la semaine dernière, une diminution significative dans le contexte actuel.