Au moins sept civils, dont une femme et un enfant, ont tragiquement perdu la vie jeudi dans une déflagration causée par des munitions non explosées, témoignant des conséquences durables de la guerre civile en Syrie. L’incident s’est produit à Nayrab, dans la province d’Idleb, une région touchée par des conflits intenses depuis plus d’une décennie. Ce bilan a été rapporté par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui a précisé qu’il s’agissait d’un bilan provisoire.
Les munitions, stockées dans une maison, ont explosé, engendrant un drame qui a une nouvelle fois rappelé la menace persistante que représentent les restes de guerre. Une équipe de secouristes des Casques blancs s’est rendue sur les lieux pour inspecter l’impact de l’explosion, dégager les décombres et tenter d’extraire les victimes de la maison détruite. Les opérations de sauvetage sont devenues une réalité quotidienne dans cette région, où les dangers des munitions non explosées demeurent omniprésents.
La veille de cet incident tragique, l’ONG Handicap International avait alerté sur la situation alarmante de 15 millions de Syriens exposés aux munitions non explosées. Selon leurs estimations, entre 100 000 et 300 000 munitions non explosées demeurent disséminées à travers le pays, représentant un risque mortel pour les civils, notamment les enfants qui, souvent, ne mesurent pas le danger de ces objets laissés sur le terrain.
Mohammed Ibrahim, membre de la défense civile à Idleb, a témoigné des difficultés rencontrées lors de leurs interventions : « Nous avons reçu un signalement d’une explosion d’origine inconnue à Nayrab. Lorsque les équipes se sont rendues sur place, elles ont trouvé des munitions non explosées. » Ce type d’incident souligne non seulement la tragédie humaine mais aussi les défis persistants pour la sécurité des habitants dans un pays qui peine à retrouver la paix.
Depuis le début de la guerre en 2011, qui a été déclenchée par la répression brutale des manifestations antigouvernementales, la Syrie a connu des pertes humaines catastrophiques, avec plus de 500 000 morts et des millions de personnes déplacées. Les conséquences de ce conflit se font sentir sur de nombreux aspects de la vie quotidienne, et la menace des munitions non explosées reste une préoccupation majeure pour les organisations humanitaires et les autorités locales.
Danila Zizi, responsable du programme Syrie de Handicap International, a décrit la situation comme un « désastre absolu ». Son témoignage met en lumière l’urgence de trouver des solutions pour protéger les civils de ces dangers invisibles qui continuent de hanter le pays, même après la fin des combats. Les munitions non explosées représentent un héritage tragique de la guerre, et leur présence continue de menacer la vie de millions de Syriens, rappelant à tous que la paix et la sécurité sont encore des objectifs lointains dans cette région dévastée.
Les efforts de déminage et de sensibilisation doivent être intensifiés pour réduire le risque et garantir un avenir plus sûr aux générations futures. Dans l’immédiat, la communauté internationale et les organisations humanitaires doivent se mobiliser pour fournir une assistance aux victimes et travailler à une résolution durable des problèmes laissés par ce conflit dévastateur.