Le paysage politique libyen continue de naviguer dans des eaux troubles, alors que la nouvelle émissaire de l’ONU, Hanna Serwaa Tetteh, prend ses fonctions à Tripoli avec la ferme intention d’apporter la paix et la stabilité dans un pays dévasté par des années de conflit. Nommée par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, le 24 janvier, Mme Tetteh est la dixième responsable à occuper ce poste depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, un signe révélateur des défis persistants qui entravent la réconciliation nationale.
Dans un communiqué de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), elle a exprimé son engagement à « ne ménager aucun effort pour parvenir à la paix et à la stabilité » en Libye. Ce discours déterminé s’accompagne d’une reconnaissance réaliste des difficultés à surmonter : « Ce ne sera pas facile », a-t-elle admis, tout en restant confiante qu’un travail collectif pourrait ouvrir la voie à des avancées significatives.
Ancienne ministre des Affaires étrangères du Ghana et représentante spéciale de l’ONU pour la Corne de l’Afrique depuis 2022, Mme Tetteh apporte une expérience précieuse à ce rôle crucial. Son objectif est de promouvoir une solution durable qui soit « adoptée et dirigée par les Libyens », un point essentiel pour garantir que les décisions prises reflètent véritablement les aspirations du peuple libyen.
La Libye est actuellement divisée entre deux gouvernements rivaux : celui d’Abdelhamid Dbeibah, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un autre soutenu par le maréchal Khalifa Haftar dans l’est du pays. Les tensions entre ces factions ont considérablement freiné le processus électoral, les élections prévues en décembre 2021 ayant été reportées sine die en raison de divergences persistantes. Cette impasse politique a eu des répercussions dévastatrices sur la vie quotidienne des Libyens, qui luttent contre des pénuries et la cherté de la vie, tout en faisant face à des affrontements sporadiques entre groupes armés.
Dans ce contexte troublé, Hanna Serwaa Tetteh a réaffirmé que la Manul continuera de travailler sans relâche pour soutenir et habiliter les institutions libyennes à organiser des élections nationales inclusives. Elle a souligné l’importance de forger une vision nationale collective pour relever les défis de longue date auxquels la Libye est confrontée. « Nous devons mobiliser nos efforts collectifs pour donner aux acteurs libyens les moyens de préserver l’unité nationale, l’intégrité territoriale et la souveraineté », a-t-elle déclaré.
Pour le peuple libyen, la célébration du 14e anniversaire de la « Révolution du 17 février 2011 » est empreinte d’un sentiment d’incertitude. Les espoirs de changement et de prospérité se heurtent à la réalité d’une situation politique instable et à des problèmes socio-économiques persistants. Les Libyens attendent avec impatience des signes de progrès tangible alors que la communauté internationale continue de surveiller de près les développements dans le pays.
La nomination de Mme Tetteh à la tête de la Manul est un moment crucial pour la diplomatie internationale en Libye. Son engagement à travailler de manière inclusive avec toutes les parties prenantes pourrait s’avérer déterminant pour surmonter les obstacles qui se dressent sur la voie de la paix. Alors que la Libye se débat avec son passé tumultueux, le travail acharné et la détermination de la nouvelle émissaire de l’ONU pourraient offrir une lueur d’espoir pour un avenir plus stable et uni.
Dans un monde où la diplomatie est souvent mise à l’épreuve, l’engagement de Mme Tetteh à mobiliser le soutien international tout en respectant les aspirations locales constitue un pas prometteur vers une Libye pacifiée. La communauté internationale, les acteurs régionaux et les Libyens eux-mêmes ont un rôle à jouer pour bâtir un avenir où les conflits appartiennent au passé et où la paix peut enfin fleurir sur cette terre meurtrie.